GEOFFROY SAINT-HILAIRE Étienne. Naturaliste français
GEOFFROY SAINT-HILAIRE Étienne. Naturaliste français. Né à Étampes (Essonne) le 15 avril 1772, mort à Paris le 19 juin 1844. Fils de Jean Gérard Geoffroy, procureur et magistrat d'Étampes, qui le destinait à l'état ecclésiastique. Apres un séjour au collège de Navarre, à Paris, où il étudia les sciences naturelles sous la direction de M. J. Brisson, il reçut un canonicat et un bénéfice. Mais la science lui offrit une carrière plus conforme à ses goûts, et il obtint de son père l'autorisation de retourner à Paris suivre les cours du Collège de France, à condition d'étudier en même temps le droit. Au collège du cardinal Lemoine où il habite, il devient le pupille et bientôt l'ami de l'abbé Haüy, le minéralogiste, ami lui-même de M. J. Brisson. En 1790, devenu bachelier en droit, Geoffroy Saint-Hilaire se mit à étudier la médecine, suivit les cours de Daubenton au Collège de France, et de Fourcroy au Jardin des Plantes. Le 10 août 1792, on arrêta Haüy et les autres professeurs du collège du Cardinal Lemoine, en tant que prêtres réfractaires. Haüy fut libéré grâce à l'intervention de Geoffroy, qui fit agir Daubenton auprès de l'Académie des Sciences. Cet épisode fit connaître Geoffroy à la plupart des savants, et Daubenton le fit nommer, en 1793, démonstrateur au cabinet d'Histoire Naturelle, à la place de Lacépède. Peu après la Convention, Geoffroy Saint-Hilaire réorganisa, sur la proposition de Lakanal, le Jardin des Plantes sous le nom de Muséum d'Histoire Naturelle. Une loi fit de lui l'un des douze professeurs du nouveau Muséum, en lui assignant la chaire de zoologie, matière qu'il ne connaissait pas, s'étant jusque-là occupé surtout de minéralogie. L'année suivante (1794) il offrit son poste au jeune Cuvier, avec lequel il était entré en correspondance, et dont quelques essais manuscrits l'avaient enthousiasmé. C'est ainsi qu'il devint peu à peu son collaborateur, avant de devenir son antagoniste scientifique. Les deux amis écrivirent en collaboration cinq mémoires dont l'un, sur la classification des mammifères, émet l'idée de la subordination des caractères, idée sur laquelle Cuvier fonda son système zoologique. Ce fut dans un article intitulé Histoire des Makis ou Singes de Madagascar, écrit en 1795, que Geoffroy formula pour la première fois sa théorie sur l'unité de la composition organique, théorie qu'il développera dans tous ses ouvrages postérieurs. La nature, fait-il observer, ne nous présente qu'un unique plan de construction, qui ne varie que dans ses parties accessoires. En 1798, il fut désigné pour faire partie de l'expédition d'Égypte avec Bonaparte. Lors de la capitulation d'Alexandrie, Geoffroy, grâce à sa fermeté en face des prétentions du général britannique, parvint à sauver les collections de l'expédition. En 1807, il fut nommé membre de l'institut; en 1808, l'Empereur lui accorda la Légion d'Honneur et lui confia une mission scientifique en Espagne et au Portugal. En 1809, il fut nommé professeur de zoologie à la Sorbonne. En 1815, il siège à la Chambre des Représentants, où il exerce avec courage son mandat jusqu'à la dissolution de la Chambre après la bataille de Waterloo. En 1818, il publie la première partie de sa célèbre Philosophie anatomique. En 1830, lorsqu'il s'apprêta à appliquer aux invertébrés ses théories sur l'unité de structure des animaux, il trouva en Cuvier un adversaire acharné. Ce fut le début d'une querelle qui ne devait prendre fin qu'avec la mort de Cuvier, en 1832, et qui appela sur eux l'attention de l'Europe entière. Cette polémique atteignit son point culminant dans un débat fameux qui se déroula à l'Académie des Sciences, débat auquel s'intéressa vivement Goethe, qui partageait les idées de Geoffroy, développées depuis par Darwin et Wallace. En 1840, devenu aveugle, Geoffroy présenta sa démission du Muséum et de la Sorbonne mais, sur les instances de Dumas, il resta titulaire de cette dernière chaire jusqu'à sa mort, qui survint à la suite d'une attaque de paralysie. MARIO LEVI. ? « Nous avons pour toujours en Geoffroy Saint-Hilaire un allié puissant. La manière synthétique d'envisager la nature, introduite par lui en France, ne peut plus rétrograder... » Goethe. ? « Cher ami, coeur, esprit, talent, vous avez tout ! » Général Foy. ? « Après les vues générales et supérieures, était venue l'étude des détails. Les faits n 'étaient plus que des faits. La moisson des grandes idées semblait épuisée. Alors un génie nouveau s'élève : origina,hardi, d'une pénétration infinie. Il remue toute la science et la ranime. Il rajeunit le fait par l'idée. A l'observation exacte il mêle la conjecture. Il ose : il franchit les bornes connues, et par-delà ces bornes il pose une science nouvelle, à laquelle il donne quelque chose de ce qu'il avait en lui-même de plus essentiellement propre et de plus marqué : de son audace, de son goût pour les combinaisons abstraites et hardies, de ses lumières vives et imprévues. La gloire de Geoffroy sera d'avoir fondé la science profonde de la nature intime des êtres. » Flourens.
Liens utiles
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- Arland (Marcel) Écrivain français (Varennes-sur-Amance, 1899 - Saint-Sauveur-sur-École, Seine-et-Marne,1986).
- Barbey d'Aurevilly Jules Amédée , 1808-1889, né à Saint-Sauveur-le-Vicomte(Manche), écrivain français.