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GENLIS Madeleine-Félicité Ducrest de Saint-Aubin, comtesse de

GENLIS Madeleine-Félicité Ducrest de Saint-Aubin, comtesse de. Ecrivain français. Née près d'Autun le 25 janvier 1746, morte à Paris le 31 décembre 1830. Fille d'un pauvre gentilhomme, elle épousa à seize ans un brillant officier, le comte de Genlis, et se trouva, grâce à ce mariage, nièce de la future duchesse d'Orléans, qui la fit nommer en 1770 dame d'honneur de la duchesse de Chartres. Très en faveur à la cour, elle fut chargée de l'éducation de plusieurs enfants de la famille d'Orléans, parmi lesquels le futur Louis-Philippe. Par des romans, Adèle et Théodore (1782), Les Veillées du château (1784); par des comédies, Théâtre d'éducation à l'usage des jeunes personnes (1771-1780), où elle s'efforçait de rendre intéressantes et amusantes les leçons de morale, elle s'assura un grand succès pendant les dernières années de l'Ancien Régime, tout en pratiquant fort peu la morale de ses livres et en menant une vie agitée. Pendant la Révolution, après avoir intrigué pour pousser le duc d'Orléans contre la cour, elle dut se cacher, errer à travers l'Europe et connaître bien des mésaventures, sans un instant s'arrêter d'écrire. Rentrée en France dès 1800 et ayant obtenu une pension de Bonaparte, elle publie de nombreux romans historiques : Mlle de Clermont (1802) — qui passa un certain temps pour un chef-d'oeuvre —,La Duchesse de La Vallière (1804), Le Siège de La Rochelle (1808) qui remportèrent un certain succès, mais ne purent rendre sa place précédente à Mme de Genlis, qui trouvait maintenant en Mme de Staël une redoutable concurrente en tant que femme de lettres. Inlassablement elle continua cependant d'écrire (quelque quatre-vingts ouvrages en tout) et fit paraître en 1825 des Mémoires inédits sur le XVIIIe siècle et sur la Révolution , dont les révélations firent scandale. Solitaire, ayant perdu tout crédit avec la Restauration, elle était presque dans la misère au moment de sa mort. ? « Mme de Genlis a parfaitement raison de s'élever contre la licence et l'effronterie de Voltaire. » Goethe. ? « En tout, ce qui lui manquait, c 'était l'élévation dans l 'âme et dans le talent, c 'était la vérité et la nature; d'ailleurs elle avait les finesses, les adresses et les grâces de la société. » Sainte-Beuve. ? « Cette Danaïde de l'écritoire... » J. Barbey d'Aurevilly.


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