généraliser
généraliser, conclure du particulier au général. — La généralisation est une induction, c'est-à-dire que la conclusion est toujours hypothétique. Elle implique l'abstraction de certains caractères par lesquels les objets diffèrent, la pensée ne retenant que les caractères présents en tous les objets. Dans la recherche scientifique, la généralisation est très féconde : elle permet de passer de l'observation de quelques cas particuliers à une hypothèse énonçant une loi universelle. Cependant, il faut se garder des généralisations hâtives : la généralisation doit être vérifiée par l'application au plus grand nombre de cas particuliers. En toute rigueur, on distingue l'« idée générale » (obtenue à partir des cas particuliers) du « concept universel » (dont l'origine n'est pas empirique, mais rationnelle) : par exemple, Max Scheler raconte que, lorsque le Bouddha sortit du palais de son père, où il n'avait jamais vu la douleur ou la souffrance humaine, et qu'il vit un mort, ce fut alors (sur un seul cas particulier) le concept universel de la mort qui se présenta à son esprit, la mort comme phénomène humain universel. L'idée générale est le résultat d'une abstraction; le concept universel, l'objet d'une intuition.