Gargantua de François RABELAIS
Gargantua de François RABELAIS, 1534, Classiques Hachette.
• Titre complet : La Vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas, abstracteur de Quinte Essence, Livre plein de Pantagruélisme.
• Ce conte, qui est postérieur à Pantagruel, est de plus grande portée : les ambitions en sont annoncées dans un Prologue bouffon qui invite le lecteur à rompre l’os et sucer la substantifique moelle. L’histoire de Gargantua commence à sa naissance merveilleuse (ch. VI) et se poursuit par des chapitres pittoresques sur l’enfance du jeune géant, son appétit, sa force, ses jeux (ch. VII-XII). Le roi Grandgousier, son père, confie d’abord son éducation à un docteur en théologie; puis, comme celui-ci ne lui apprend rien et l’abrutit, il l’envoie à Paris étudier selon les principes humanistes : lecture des auteurs latins et grecs, étude des lettres, des sciences et de la musique, souci de l’agrément, appel à l’observation et à la réflexion, formation du corps en même temps que de l’esprit, sans oublier l’éducation morale fondée sur la lecture de l'Écriture sainte (ch. XIV-XXIV). Bientôt Gargantua doit regagner le Chinonais pour défendre les terres paternelles que le roi voisin, Picrochole, vient d’envahir par surprise, sous un mauvais prétexte. Rabelais pose le problème des devoirs du bon prince et condamne la guerre de conquête (ch. XXV-LI). Au cours de la guerre picrocholine, il introduit le moine Frère Jean des Entommeures, nouvelle parodie des héros épiques (ch. XXVI). Frère Jean devient le familier de Gargantua qui récompense sa vaillance en créant pour lui l’abbaye de Thélème sous la seule règle Fais ce que voudras. C’est en réalité, installé dans un superbe château, un collège aristocratique ouvert aux garçons et aux filles, et destiné à leur enseigner le chemin du bonheur terrestre qui passe par la liberté, l’honneur, l’évangélisme et le mariage (ch. LII-LVII). Ainsi le conte se termine-t-il sur un acte de foi dans la destinée terrestre de l’homme.
• Les contes ultérieurs, Le Tiers Livre, Le Quart Livre, mettent de nouveau en scène Pantagruel.