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Freud: L'illusion et l'idée délirante

[caption id="attachment_4011" align="alignleft" width="223"] Freud[/caption]

L'illusion est un obstacle à la connaissance d'autant plus dangereux, que sa caractéristique essentielle est de court-circuiter le jugement à l'insu de la conscience. Elle constitue une intrusion de l'affectivité dans le champ de la raison.

Problématique

L'illusion ne peut se confondre avec l'erreur. L'erreur n'est que la conséquence d'une défaillance de la raison, alors que dans l'illusion la part de l'affectivité est prépondérante. L'illusion n'est pas toujours erronée, même si la croyance quelle suppose n'a pas été élaborée par la raison : certaines illusions peuvent même correspondre à la réalité.

Enjeux .

La distinction entre illusion et idée délirante est pertinente pour comprendre ce qui distingue le psychisme perturbé du psychisme "normal". S'il est normal d'avoir des illusions, dans la mesure où on peut y voir une sorte de ruse créatrice de l'affectivité, l'idée délirante s'en distingue par son caractère nettement exagéré. L'idée obsessionnelle, la bouffée délirante peuvent s'avérer extrêmement dangereuses pour l'individu et pour son entourage, dans la mesure où elles peuvent être le signe d'une psychose.

L'illusion et l'idée délirante

L'idée délirante est essentiellement - nous soulignons ce caractère - en contradiction avec la réalité ; l'illusion n'est pas nécessairement fausse, c'est-à-dire irréalisable ou en contradiction avec la réalité. Une jeune fille de condition modeste peut par exemple se créer l'illusion qu'un prince va venir la chercher pour l'épouser. Or ceci est possible ; quelques cas de ce genre se sont réellement présentés. [...] Ainsi nous appelons illusion une croyance quand, dans la motivation de celle-ci, la réalisation d'un désir est prévalente, et nous ne tenons pas compte, ce faisant, des rapports de cette croyance à la réalité, tout comme l'illusion elle-même renonce à être confirmée par le réel.

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