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FREUD (ANNA) / FREUD (SIGMUND)

Fille cadette de Freud, Anna Freud (1895-1982) est la seule des six enfants de Freud à être devenue psychanalyste. Réfugiée à Londres à partir de 1938, elle y passa le reste de sa vie. Spécialiste des psychanalyses d’enfants, elle a publié notamment Introduc­tion aux techniques de la psychanalyse d'enfants (1927), Le Moi et les mécanismes de défense (1937), Le Normal et le Patholo­gique chez l'enfant (1965).

Rien ne semblait prédisposer particulièrement Freud à élaborer une théorie, la psychanalyse, qui marqua une rupture épistémo­logique majeure dans l’histoire de la connaissance de l’homme. Né en 1856 en Moravie, aîné des huit enfants du deuxième mariage de son père, Freud s’oriente vers la médecine. Après trois ans d’études médicales, il s’engage dans la voie de la recherche en neurophysiologie, et entre à l’institut de physio­logie de Vienne en 1876. Il y poursuit son activité de chercheur pendant une vingtaine d’années, avant de l’abandonner, celle-ci ne lui apportant pas le succès qu’il espérait.

Parallèlement, et pour subvenir aux besoins de sa famille, il s’installe, en 1886, comme neurologue clinicien. La période des années 1880 est marquée par deux rencontres. Celle avec Charcot, à Paris, dont il suit en 1885 et 1886 le travail sur l’hys­térie, et celle avec Breuer avec qui il entame, à partir de 1882, une collaboration qui dure jusqu’en 1895, et qui donne lieu à la publication des Etudes sur l'hystérie (1895). Après cette date, leurs divergences théoriques sur l’origine de la névrose met fin à leur collaboration. La première des Etudes sur l'hystérie expose le célèbre cas d’Anna O, traité par Breuer, et où celui-ci avait expérimenté pour la première fois la méthode cathartique.

C'est pendant la période 1895-1900 que se forment les premiers principes de la psychanalyse freudienne : découverte du trans­fert, de l'origine sexuelle des névroses, abandon de la tech­nique de la suggestion et de l'hypnose'" au profit de celle de l'association libre, théorie du refoulement" et de la nécessité de lever celui-ci pour faire disparaître le symptôme, et, surtout, découverte du complexe d'Œdipe, dont la première formula­tion intervient en 1897.

En 1900, c'est la publication de L'Interprétation des rêves, où se trouve formalisée la première théorie de l'appareil psychique ou première topique. En 1901, avec la Psychopathologie de la- vie quotidienne, en 1905, avec Le Mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient, et les Trois Essais sur la théorie de la- sexualité, Freud formule les découvertes successives de la psychanalyse, l'absence de frontière nette entre le normal et le pathologique, l'importance de la sexualité" infantile dans la formation de la sexualité. Au cours de ces années, l'audience de Freud s'élargit. La Société psychanalytique de Vienne est fondée en 1906, l'Association psychanalytique internationale en 1910.

Son œuvre ne cesse alors de se développer selon deux axes prin­cipaux : aspect clinique avec, en particulier, les études qui seront regroupées en France sous le titre de Cinq Psychanalyses (1905 - ­1918), axe « théorique» avec Totem et Tabou en 1913, Au-Delà du principe de plaisir en 1920, ou des articles comme « Pour introduire le narcissisme», en 1914, et « L'inquiétante étran­geté», en 1919.

La reconnaissance, le succès, l'audience de Freud ont acquis une portée internationale lorsque, bien qu'il ait refusé pendant long­temps de quitter l'Autriche, il se voit contraint, en 1938, d'émi­grer en Grande-Bretagne, devant le danger du nazisme. Il meurt à Londres le 23 septembre 1939.




Freud, Sigmund (né en 1856, à Pribor ; mort en 1939, à Londres). Ce célèbre médecin autrichien a contribué à l'ethnologie en élaborant sa fameuse théorie ontogénétique de la culture (selon laquelle l'évolution de la société humaine refléterait le développement individuel de l'homme depuis sa naissance jusqu'à sa mort) et en donnant des interprétations psychanalytiques des tabous, des rituels et des religions. Il fut très influencé par les évolutionnistes dont les ouvrages constituaient pratiquement ses seules sources d'informations (surtout Frazer). Ses conceptions sur la culture sont exposées essentiellement dans : Totem et Tabou, Paris 1924 (traduit de Totem und Tabu, 1912). Voir aussi L'avenir d'une illusion, 1928 et Moïse et le Monothéisme, 1939.

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