Françoise Mallet-Joris
Née à Anvers en 1930, Françoise Lilar, dite Mallet-Joris, publie son premier roman à 21 ans, reçoit le prix Fémina à 28 ans pour l'Empire céleste. Elle est le plus jeune membre de l'Académie Concourt. Parmi les écrivains réalistes de l’Académie Concourt, Françoise Mallet-Joris est à sa place. Du Rempart des béguines qui scandalisa par l’audace de son sujet (une fille découvrant Lesbos avec la maîtresse de son père) à Allégra où une jeune femme qui, apparemment a tout pour être heureuse et un enfant nord-africain se rejoignent et se comprennent dans la solitude de Paris, elle a toujours raconté des histoires dans une écriture limpide, selon une construction classique, mis en scène des situations insolites, dramatiques ou émouvantes, exprimé certaines vérités de notre temps. Qu’elle dénonce les mensonges, ceux que la société invente pour préserver sa bonne conscience {Les mensonges) ou ceux par lesquels un individu se masque ses échecs {l'Empire céleste), qu’elle dise la rencontre difficile de Dieu (Les signes et les prodiges), qu’elle retrouve les chemins émerveillés de l’enfance (Le lieu du souterrain, Allégro) ou qu’elle parle d’elle-même, de sa vie familiale, de son parcours, de sa foi, elle est toujours en prise avec la réalité. Mais à la différence de la plupart des romanciers réalistes, elle conserve une grande fraîcheur de regard. Elle questionne le monde avec un mélange d’étonnement naïf et de volonté de comprendre qui font la justesse et le charme — souvent acide, parfois discrètement, agréablement désuet — de ses récits. ► Bibliographie
Romans
Le rempart des béguines, 1951;Julliard La chambre rouge, 1955; Julliard L es mensonges, 1956 ; /'Empire céleste, 1958; Les personnages, 1961; Les signes et les Prodiges, 1966 Grasset Trois âges de ia nuit, 1968; Grasset Le jeu du souterrain, 1972; Grasset Allégra, 1976; Grasset
Essai
Lettre à moi-même, 1963, Julliard La maison de papier, 1973, Grasset
MALLET-JORIS Françoise
1930
Romancière, née à Anvers. Elle fait éditer à l’âge de quinze ans, en Belgique, ses Poèmes du dimanche avec un dessin de Labisse, et à Paris, six années plus tard, Le Rempart des béguines (1951), dont le sujet va créer dans le public quelques remous : Hélène partage avec son père les faveurs d’une même femme, Tamara. Les personnages se retrouveront dans La Chambre rouge (1955). Entre-temps, la romancière s’est convertie et fait baptiser ; biographe de Jeanne Guyon, chantre mystique, au XVIIIe siècle, du « pur amour » (1978), elle poursuit cependant sa carrière d’auteur de fiction : ainsi, en 1985, Le Rire de Laura (sur le thème de la drogue) et La Tristesse du cerf-volant (1988).