FRANCO BAHAMONDE Francisco (1892-1975)
FRANCO BAHAMONDE Francisco (1892-1975)
Chef d’État espagnol (1939-1975).
Francisco Franco naît au Ferrol (Galice). Il entre à l’Académie militaire de Tolède, où il fait des études moyennes. Adolescent aux mœurs rigides et sans prestance, il va s’affirmer comme officier par sa rigueur, par la discipline qu’il impose à ses hommes et aussi par un indiscutable courage, qui lui vaudra une grave blessure (1916) et une promotion rapide. Commandant de la première bandera du Tercio (légion étrangère espagnole) en 1920, il est à trente-quatre ans général de brigade et devient directeur de l’Académie militaire de Saragosse. Le gouvernement de droite qui s’impose en 1934 lui confie les plus hautes responsabilités. Chargé de la répression de l’insurrection asturienne (1934), il devient chef d’État-Major général en 1935.
Mis à l’écart par le Front populaire victorieux en 1936, Franco reste longtemps en marge du complot préparé par l’Union militaire (groupe d’officiers supérieurs conspirant contre la République). Il vient cependant prendre la tête des troupes insurgées au Maroc le 17 juillet 1936. La mort accidentelle du général Sanjurjo (1872-1936), qui avait organisé le pronunciamiento (coup d’État), l’échec du coup de force dans les grandes villes vont le propulser au premier rang. S’appuyant sur des troupes disciplinées (le Tercio et les Maures), il remporte dans un premier temps des succès faciles, parvenant même jusque dans les faubourgs de Madrid. La résistance inattendue de la capitale espagnole annonce ensuite une prolongation du conflit qui profitera en définitive à Franco.
Désigné comme généralissime, puis comme chef de l’État, « caudillo » (guide) d’Espagne, chef du parti unique qui regroupe autour de la Phalange toutes les forces nationalistes, Franco, qui reçoit des armes et l’appui de troupes envoyés par l’Allemagne de Hitler et l’Italie de Mussolini, dispose d’une supériorité militaire qui le mène à la victoire totale. S’appuyant sur l’armée, sur l’Église catholique et sur l’Espagne traditionnelle des petits propriétaires et des grands latifundiaires, il refuse toute réconciliation avec l’autre Espagne, celle de l’exil, du libéralisme politique et de la révolution sociale.
Dans un premier temps, il impose un « national-corporatisme » de style fasciste, et manifeste sa sympathie à l’Allemagne hitlérienne et à l’Italie mussolinienne. La défaite des fascismes et les nécessités économiques le conduisent par la suite à amorcer un rapprochement avec les États-Unis, engagés dans la Guerre froide avec l’URSS.
Après 1956, le « caudillo » confie la gestion économique du pays à des technocrates, qui engagent des réformes profondes, ouvrent largement les frontières au capital - et aux touristes -étrangers. La société se transforme, tandis que le dictateur vieillissant et physiquement affaibli entretient, par sa seule présence, un pouvoir absolu (il ne désigne Juan Carlos Ier de Bourbon comme son successeur qu’en 1969). Franco meurt en 1975, après une longue agonie, sans avoir modifié en apparence les formes d’un régime qu’il avait fondé quarante ans plus tôt.
FRANCO BAHAMONDE, Francisco (El Ferrol, 1892-Madrid, 1975). Général et homme politique espagnol. Chef suprême de l'Espagne après la guerre civile, il imposa au pays à partir de 1939 un régime autoritaire, conservateur et catholique. Originaire de Galice, fils d'une famille de marins, Franco fut formé à l'école militaire de Tolède (1907-1910) où il commanda à partir de 1920 la Légion étrangère espagnole. Il contribua par ses talents militaires à vaincre Abd el-Krim et à pacifier ainsi le Rif espagnol, ce qui lui valut d'être promu général à 33 ans. Sous la République, instaurée en 1931, il commanda l'école militaire de Saragosse puis fut envoyé aux Baléares. Rappelé à Madrid par la victoire électorale de la droite (1933), il participa l'année suivante à la répression du soulèvement des mineurs des Asturies. Nommé chef d'état-major général de l'armée depuis 1933, il fut de nouveau éloigné d'Espagne après la victoire du Frente Popular (1936) et nommé capitaine général aux Canaries. Après le déclenchement du soulèvement nationaliste de juillet 1936, il fit passer du Maroc en Espagne la Légion étrangère et les unités marocaines, fer de lance de l'armée nationaliste. Nommé général de la junte militaire de Burgos (septembre), puis chef du gouvernement, il dirigea personnellement les opérations militaires en s'assurant du concours militaire de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste. Ayant pris le titre de Caudillo (« guide ») et vaincu les républicains (avril 1939) , Franco posa les bases d'un État autoritaire, catholique et corporatiste. Après avoir adhéré au pacte antikomintern (mars 1939), Franco décida la neutralité de l'Espagne au début de la Seconde Guerre mondiale, puis la « non-belligérance » (juin 1940) et occupa Tanger (novembre 1940) . Il résista cependant aux pressions de Hitler (entrevue d'Hendaye, octobre 1940) et de Mussolini (Bordighera, février 1941), se contentant de donner quelques gages comme l'envoi sur le front de l'Est d'un contingent espagnol, la Division bleue. Après 1942, prévoyant la victoire des Alliés, Franco amorça un revirement politique. Il inaugura une relative démocratisation du régime (création de Cortès consultatives), retira de l'URSS la Division bleue et remplaça son beau-frère germanophile, Serrano Suner, par Jordana aux Affaires étrangères (septembre 1942). En 1945 cependant, les Alliés lui reprochèrent ses compromissions avec l'Axe et retirèrent leurs ambassadeurs de Madrid, ce qui entraîna une période d'isolement pour l'Espagne. Mais le développement de la guerre froide entre les États-Unis et l'URSS lui permit de bénéficier du plan Marshall. L'Espagne signa avec les États-Unis des accords militaires et fut finalement admise à l'ONU en 1955. Sur le plan intérieur, le Caudillo - responsable seulement « devant Dieu et l'histoire » -rétablit en 1947 la monarchie et s'insti tua régent à vie. Tandis que l'Espagne connaissait à partir de 1955 une phase d'essor économique, Franco procéda à une réforme constitutionnelle (novembre 1956) libéralisant très modestement le régime ; s'appuyant plus fortement sur l'Église catholique, il écarta du pouvoir la Phalange fascisante et s'entoura de ministres technocrates proches de l'Opus Dei, puissante institution catholique. Il désigna en 1969 don Juan Carlos comme son successeur. Les dernières années de son pouvoir furent marquées par une répression accrue contre les manifestations de l'opposition et contre l'autonomisme basque. Voir Espagne (Guerre civile d').
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