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FORT Paul

FORT Paul 1872-1960
A dix-sept ans ce fils de minotier champenois venu à Paris faire ses études, et renvoyé du lycée, se trouve directeur d'un théâtre (futur théâtre de l'Oeuvre) où il entend faire jouer des pièces symbolistes. Deux ans plus tard il épouse une petite marchande de fleurs, avec comme témoins Verlaine et Mallarmé. Il publie en 1897 ses premières Ballades françaises, qui comporteront une cinquantaine de recueils, tous entièrement consacrés aux provinces françaises, à leurs légendes, leurs charmes, leurs traditions. Elu prince des poètes en 1912, il s’installe en 1921 près de Montlhéry où il vivra dans une semi-retraite active. Ses ballades n’ont rien à voir avec celles du temps de Villon; Fort use d’une forme bien à lui, qui s’apparente plutôt à une prose fortement rythmée. Ce procédé lui permet d’écrire une poésie familière, chantante, très proche de la langue parlée, mais pas toujours d’éviter l’écueil d’une trop grande prolixité jointe à une certaine mollesse.
Quelques recueils: La Ronde autour du Monde (1922), Les Fleurs de Lys (1926), Le Livre des Visions (1941), On loge à Pied et à Cheval (1947), Mon Grand Pays (1950), Empire de France (1953).
FORT Paul
1872-1960
Poète, né à Reims. Cet homme amoureux du passé - de la France médiévale en particulier - fut d’abord un écrivain novateur et un animateur de théâtre : dans la revue Vers et prose qu’il avait fondée, il accueillit de jeunes inconnus comme Apollinaire et Gide. Ses Ballades françaises (30 volumes, de 1896 à sa mort), en vers réguliers mais présentés typographiquement comme de la prose, furent tenues elles aussi à leur apparition pour une audacieuse nouveauté. Nouvelles, elles l’étaient bien, en effet, mais sur un autre plan que celui de la « technique du vers » : par leur tonalité. Tombant au plus fort du mouvement symboliste (ou tout au moins de la prolifération des épigones qui en exploitaient le succès tardif), la verdeur populaire et la fraîcheur de cette poésie de plein vent, proche de la chanson, juraient presque en un temps d’intellectualité morbide et confinée. Certes, Paul Fort est parfois un peu trop abondant, mais le volume anthologique des Ballades figure en bonne place, aujourd’hui encore, sur les rayons des bibliothèques de maints jeunes poètes ; et l’un d’entre eux, entré vivant dans le folklore, Georges Brassens, revendiquait Paul Fort comme son maître.