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FOIRES DE CHAMPAGNE

FOIRES DE CHAMPAGNE Elles font la fortune de Troyes, Lagny, Provins, Bar-sur-Aube, toutes villes idéalement placées sur l’axe qui relie les grands pôles d’activité de l’Europe médiévale. Chacune dure de deux à six semaines et, dans certaines villes, il peut y en avoir jusqu’à six par an. Protégés par le conduit instauré par les comtes de Champagne, les marchands flamands y apportent peaux et fourrures ; les Espagnols, des cuirs et des armes ; de l’Italie viennent des produits exotiques, de la soie, des teintures, des épices. Bruges et Gand envoient leurs draps lourds, Arras ses étoffes légères, etc. Leur succès causera leur perte. Peu à peu, le commerce des marchandises se verra supplanter par celui de l’argent. Il suffira de quelques retentissantes faillites, d’un déplacement des centres financiers vers Paris ou Bruges, de mesures royales défavorables, quand la Champagne aura intégré le domaine royal, pour que vacille leur prééminence. A partir de 1337, la guerre de Cent Ans, qui finit de décaler vers l’est l’axe d’échange nord-sud, leur portera le coup de grâce.

FOIRE. Lieu où se rassemblent à date fixe des marchands. Apparues en Occident vers le XIe siècle pour faciliter l'échange de marchandises entre pays et régions, les foires s'établissaient au carrefour de grandes routes et le long des fleuves. Les foires françaises les plus importantes aux XIIe et XIIIe siècles furent celles de Champagne, carrefour terrestre entre les pays de la Méditerranée et ceux de l'Europe du Nord. Réparties dans différentes villes (Troyes, Provins, Lagny, Bar-sur-Aube, Lendit...) tout au long de l'année de façon à former une foire permanente, elles furent le plus grand marché commercial de l'Europe, avec pour spécialité le crédit : s'y retrouvaient des marchands venus de Flandre, d'Angleterre, d'Allemagne, de Provence et surtout d'Italie. Ils réglaient leurs paiements par l'entremise de banquiers et de changeurs. Ils acquittaient aussi des dettes ou recouvraient des créances qu'ils avaient contractées en achetant ou en vendant ailleurs d'autres marchandises. La guerre de Cent Ans porta un coup fatal à ces foires. Le relais fut pris par celles de Bruges, d'Anvers mais surtout de Genève. Voir Lettre de change.

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