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FLERS Robert de. Auteur dramatique français

FLERS Robert de. Auteur dramatique français. Né le 25 novembre 1872 à Pont-l'Evêque (Calvados), d'une vieille famille normande, mort à Vittel (Vosges) le 30 juillet 1927. Il fait ses études au Lycée Condorcet, puis aux Facultés de Droit et de Lettres. Un volume d'impressions, Vers l'Orient, publié au retour d'un voyage à Naples, Athènes, Constantinople, marque son entrée dans la littérature. Tandis qu'il débute dans le journalisme au Soleil, puis à partir de 1902 au Figaro, dont il deviendra directeur littéraire, Robert de Flers s'essaye à la nouvelle et au roman, avec en particulier La Courtisane Taia et son singe vert (1896). Dès ses années de collège, il avait cependant montré une véritable passion pour le théâtre et, patronné par son beau-père Victorien Sardou, avec la collaboration d'Arman de Caillavet, il y fait ses débuts, de 1901 à 1906, avec des opérettes bouffes, Le Sire de Vergy, Monsieur de la Palice, etc. Viennent alors des comédies-vaudevilles comme Miquette et sa mère (1906), Le Roi (1908), qui peut être considéré comme son oeuvre la meilleure, suivi du Bois sacré (1910), de L'Habit vert (1913) qui obtient un éclatant succès. Avec L'Amour veille (1907), L'Ane de Buridan (1909), Primerose (1911), Flers et Caillavet avaient également abordé le genre de la comédie sentimentale, agréa blement superficielle. Volontaire pendant la Grande Guerre, Robert de Flers se conduisit avec bravoure. Après l'armistice, ayant perdu Arman de Caillavet en 1915, il s'adjoignit comme collaborateur Francis de Croisset et revint au théâtre avec Les Vignes du Seigneur (1923) et Les Nouveaux Messieurs (1925). Journaliste, chroniqueur mondain, directeur de journal, académicien, Robert de Fiers reste le type de l'auteur « parisien » de la première avant-guerre. La société bourgeoise, brillante et confortable de la IIIe République fournit en abondance à sa verve de satirique les ridicules des acteurs (dans Chouchette), ceux des fausses gloires littéraires (dans L'Habit vert), ceux de l'homme d'Etat, des sottises et des corruptions de l'administration (dans Le Bois sacré), ou ceux de la république elle-même (dans Le Roi). Seulement la cocasserie endiablée des situations, l'outrance risible des caractères ne manquent jamais ici d'atténuer l'acidité de la critique, et interdisent de supposer chez Robert de Flers des intentions sociales et plus encore « un arrière-goût de pessimisme et d'amertume ». En fait, la plupart de ces comédies furent écrites avant tout dans l'intention de faire briller des acteurs à la mode, Max Dearly, Prince, Eve Lavallière. Théâtre léger, qui possède néanmoins des qualités indéniables : le sens des situations imprévues, un feu d'artifice de traits d'esprit qui ne tombent jamais dans la vulgarité, et surtout une mesure assez rare dans la verve comique. ? « Il y a dans ces satires trop de jovialité pour qu'on ne s'en aille pas en pensant que le mal est exagéré. Mais il reste pourtant une inquiétude : le soupçon qu'après avoir ri, il faudrait se méfier, juger, combattre. La comédie légère [de R. de Fiers] est plus qu'un divertissement : elle tend vers la satire. » Daniel Momet. ? « Il y a chez lui du Beaumarchais à rebours. Il ne démolit que les façades de carton. Dès qu'il rencontre la pierre, la belle pierre de taille qui assure la solidité de l'édifice, il s'arrête. Sa raillerie n'a jamais touché à la construction. » Henry Bordeaux.

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