Fixation
Fixation
Désigne le lien qu’entretient la libido avec certains objets, situations, ou stades prégénitaux du développement. Dans une perspective génétique, elle explique que la régression se fasse à un stade prégénital particulier pour un sujet donné.
fixation, attachement excessif à une personne, un objet ou une représentation inconsciente (imago). S. Freud appelle fixation d'une tendance, le fait que celle-ci s’attarde à une phase déterminée du développement psychosexuel. Par exemple, l’enfant à qui l’on a donné à téter au-delà des limites normales aura du mal à dépasser le stade oral où il s’est complu. Il l’abandonne à regret et tend inconsciemment, chaque fois qu’il subit un échec, à recréer, imaginairement, les conditions du passé dont il a la nostalgie.
FIXATION. Persistance à un certain stade du développement libidinal d’un certain mode de satisfaction ; le concept même de fixation implique qu’il n’y a pas eu de progrès satisfaisant et que le sujet cherche par la voie de la régression à retrouver des schèmes de comportement infantile.La « fixation » caractérise le mode d’attachement de la libido à l’organisation de l’un de ses stades d’évolution. Il y a fixation à un mode de satisfaction sexuelle privilégiée, mais aussi (Laplanche et Pontalis) au « mode d’inscription de certains contenus représentatifs (expériences, imagos, fantasmes) qui persistent dans l’inconscient, de façon inaltérée, et auxquels la pulsion reste liée ». La fixation atteste le poids du passé et la difficulté à s’en dégager. Elle relève de facteurs historiques (expériences et relations vécues, excès de frustration ou de satisfaction, traumas, etc.) et constitutionnels (force des pulsions partielles, « viscosité » de la libido). 1. La fixation forme couple avec la régression dans la causalité des psychonévroses. Elle correspond à la prédisposition qui rend opérante la frustration (privation) occasionnelle. C’est en effet la fixation qui rend la régression possible (comme mode de recherche du plaisir) dans la mesure où l’obstacle extérieur est d’autant plus infranchissable que le « contingent libidinal » avancé est plus « faible ». On se trouve de fait ici dans une série complémentaire. C’est par ailleurs au lieu de la fixation que se fait le « retour du refoulé », sous l’influence de la surcharge en libido entraînée par la régression. La fixation n’est cependant pas le seul facteur décisif dans l’étiologie des névroses, bien qu’il en fournisse la prédisposition. Chaque névrose comporte une fixation ; mais toute fixation ne conduit pas à la névrose (ainsi du traumatisme, de la tristesse). A l’opposé de la perversion (qui donne une image pour ainsi dire « actualisée » de la fixation à une satisfaction partielle), la névrose suppose qu’il y ait un « veto » opposé par le Moi aux nouveaux modes de satisfaction et à ses objets (régressifs). 2. La régression vers les principaux points de fixation, permet de reconnaître des structures psychopathologiques différentes. C’est surtout le retour aux premiers objets incestueux de la fixation libidinale que l’on observe dans les névroses. Cependant une régression instinctuelle vers l’organisation sadico-anale s’accomplit dans la névrose obsessionnelle. Les névroses narcissiques (psychoses) montrent des phénomènes de fixation-régression au stade antérieur au choix de l’objet sexuel. Elles échappent par là même à la psychanalyse, pour autant que celle-ci suppose la conversion de la libido d’objet en névrose de transfert. Toutefois, les phénomènes de régression, dans la cure, ne coïncident pas toujours avec la fixation en cause. (Il peut y avoir un arrêt de la régression sur un palier plus haut que celui de la fixation : c’est le cas des rituels obsédants des pré-psychoses ; mais il peut y avoir « régression » de défense (dans l’expression) au service de la résistance...). Finalement, si la fixation garde une pleine valeur scientifique (et non seulement descriptive), c’est un concept qui ne peut être isolé de l’ensemble des faits qui l’exigent ou l’illustrent.
FIXATION Dans la théorie freudienne, la libido passe par des étapes successives qui conduisent le sujet à l’état adulte (stade oral, stade anal, stade phallique, complexe d’Œdipe, période de latence, puberté). Il arrive que la libido, dans son développement, se fixe à un des stades normaux de son évolution, ou qu’elle régresse à un stade antérieur ( ► Régression) : échouant en partie à changer de mode de satisfaction, le sujet retourne à un mode de satisfaction qu’il a connu dans le passé, et refuse de s’en détacher. « Un développement incomplet de la libido, écrit Freud, comporte des fixations nombreuses et variées de la libido à des phases antérieures de l’organisation et à des objets antérieurs, phases et objets qui, le plus souvent, ne sont plus capables de procurer une satisfaction réelle. [...] la fixation de la libido constitue, après la privation, le plus puissant facteur étiologique des névroses. » (Introduction à la psychanalyse.}