Databac

FISCHART Johann Baptist Friedrich. Polygraphe et humoriste allemand

FISCHART Johann Baptist Friedrich. Polygraphe et humoriste allemand. Né à Strasbourg vers 1547, mort à Forbach (Moselle) en 1589 ou 1590. Son vrai nom était Fiscner, mais après un voyage en Hollande il préféra donner à son nom une consonance hollandaise. On le surnomma aussi Mentzer (le Mayençais), car son père était originaire de cette ville. D'une famille de marchands aisés, il fréquenta d'abord le lycée de sa ville natale, puis fit ses humanités à Worms sous la direction de son parrain. La peste de 1565 le contraignit à partir en Flandre; de là il se rendit à Paris, ou après deux ans d'études il obtint le titre de bachelier ès arts. Il assista aux persécutions contre les Huguenots et passa ensuite en Italie, séjournant à Sienne où il étudia le droit. En 1572 on le trouve en Angleterre, puis en Hollande; entre-temps avaient paru ses premiers écrits : Eulenspie-gel rimé , version en vers des aventures de Till Eulenspiegel , et la Chasse aux puces , où il rêvait d'une culture humaniste de vieilles histoires populaires. En 1574 il fut reçu docteur en droit à Bâle, et l'année suivante publia la première version de sa grande oeuvre Ecrit historique, simiesque et impossible... , traduction du Gargantua de Rabelais, qu'il reprendra pendant les huit dernières années de sa vie. En 1581 il devint avocat de la Chambre de l'Empire à Spire, et deux ans après il fut appelé à une autre fonction à Forbach. Il se maria et eut deux enfants, continuant à déployer une intense activité littéraire, en écrivant une centaine d'ouvrages dont certains de pure compilation. Il fut très savant homme et fin psychologue, possédant en outre une culture musicale et artistique étendue; il avait lu Vasari. Dépourvu de génie créateur, les critiques du XIXe siècle ont vu en lui un grand journaliste; il est surtout l'écrivain satirique le plus important de la période pot-luthérienne. Violent polémiste anticatholique — par exemple dans Le Petit Chapeau des Jésuites (1580) —, il oscilla longtemps entre le luthéranisme et le calvinisme. Il contribua largement à la création d'une langue savoureuse et riche en expressions plébéiennes, et en métaphores qui annoncent déjà le goût baroque.

Liens utiles