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FICIN Marsile (Marsilio Ficino)

FICIN Marsile (Marsilio Ficino). Humaniste italien. Né le 19 octobre 1433 à Fi-gline, dans le haut Val d'Arno, mort le 1er octobre 1499 dans sa villa de Careggi. Son père, le médecin Diotifeci, dont Ficin est le diminutif, voulait qu'il suivît sa profession; en attendant, il l'envoya étudier la philosophie à Florence en 1451. Après un bref séjour à Bologne, où il s'était rendu pour effectuer ses études de médecine, Ficin retourna à Florence. Ce fut là qu'il rencontra Cosme de Médicis, qui exerça une influence décisive sur sa vie. Cosme, désireux de fonder à Florence une école d'études platoniciennes, avait songé tout de suite au jeune Marsile dont les aptitudes et le goût pour la philosophie l'avaient frappé et il s'employa à vaincre la résistance du père, obstiné dans son idée de faire de son fils un médecin. A vingt-six ans donc, Ficin se mit à étudier Platon, et pour le lire dans le texte approfondit sa connaissance du grec. En 1462, installé par Cosme à Gareggi, il commença de traduire Platon avec l'aide d'une assemblée de savants à laquelle, en souvenir de la glorieuse école athénienne, il donna le nom d'Académie. Celle-ci fut la préfiguration de l'académie florentine de Laurent le Magnifique. Ces savants que Ficin, dans sa monumentale correspondance, qualifie de « confi-losofi » (compagnons en philosophie) étaient des poètes, des orateurs, des juristes, des philosophes (ces derniers, disciples de Saturne, contemplateur des mystères célestes), des prêtres, des médecins et enfin des musiciens, car Ficin lui-même aimait la musique qu'il rapprochait de la médecine (la musique, disait-il, soigne le corps au moyen du corps). Plus encore qu'à ces entretiens, Ficin doit sa gloire à ses études sur Platon, qui contribuèrent à asseoir les fondations spéculatives de l'humanisme, et exercèrent une influence qui marque encore notre culture, celle du paganisme transfiguré par la conscience chrétienne. Ordonné prêtre en 1473, Ficin n'abandonna pas pour autant l'étude de Platon, dont il traduisait à ce moment les dialogues. Cette traduction fut achevée en 1477, mais Ficin employa encore vingt ans de sa vie à l'enrichir de commentaires. Il étudia également Plotin, dont la pensée était sans doute plus proche des exigences spirituelles du christianisme. Sa traduction des Ennéades , achevée en 1486, fut publiée en même temps que les commentaires, en 1492. Dix ans auparavant avait paru la Théologie platonicienne , dont les dix-huit volumes traitent de l'immortalité de l'âme dans la perspective du platonisme chrétien. Mais qui dit platonisme dit présence du divin dans la matière comme dans l'âme humaine, l'univers est conçu comme un tout animé dont on peut dominer les forces, qui sont de nature psychique, par la science. D'où une tendance à pratiquer la magie, à laquelle Ficin lui-même ne résista pas, puisqu'il avait l'habitude de soigner les malades par la prière, qu'il croyait à l'influence des astres sur la destinée humaine, et qu'accusé de sorcellerie par le pape Innocent VIII, il ne fut sauvé que par l'intervention de ses amis. Ce fut là Punique incident qui vint troubler son existence tant que vécut Laurent le Magnifique. Après la mort de son protecteur, en 1492, les choses changèrent et l'Académie de Careggi déchut rapidement; en 1494, à l'arrivée des Français, elle fut pratiquement dissoute. Peu d'années après, Marsile Ficin dut défendre ses amis philosophes contre la vague réactionnaire des « pleureurs » de Savonarole, qu'il flétrit comme « hypocrite et antéchrist ». Grâce à l'étendue de ses intérêts, à son désir de concilier la science ancienne avec la nouvelle, Ficin demeure une figure typique de la Renaissance italienne.

FICIN, Marsile, en ital. Marcilio Ficino (Figline Valdamo, 1433-Careggi, près de Florence, 1499). Philosophe et helléniste, il fut le chef de file de l'Académie platonicienne de Florence et fut l'un des plus célèbres représentants de la Renaissance italienne. Après avoir étudié la grammaire, la médecine et la théologie, Ficin devint prêtre et se consacra à l'étude du grec. Cosme de Médicis mit à sa disposition, à partir de 1462, la villa de Careggi pour en faire une Academia platonica fréquentée par des érudits célèbres dont Pic de la Mi-randole. Considérant le christianisme comme le développement du platonisme antique, il traduisit les dialogues du philosophe en latin - le xvie et le xviie connaîtront Platon à travers sa version -, mais aussi les oeuvres des néoplatoniciens. Ficin compta en son temps de nombreux disciples et correspondants tels Marguerite de Navarre et Paracelse.

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