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FEYDEAU Georges

FEYDEAU Georges. Né à Paris, le 8 décembre 1862, mort à Rueil (Seine-et-Oise), le 6 juin 1921. Fils de l'écrivain Ernest Feydeau l'auteur de Fanny , il fait des études assez négligées et, dès son adolescence, cherche sa voie dans le théâtre; ses premiers essais lui valent des encouragements de Labiche, mais deux comédies, Le Diapason et Amour et Piano, représentées à l'Athénée en 1883, n'attirent guère l'attention sur lui. Feydeau écrit aussi a cette époque de nombreux monologues et en 1887, à vingt-cinq ans, fait accepter par le Théâtre de la Renaissance Tailleur pour dames, sa première grande pièce, fort bien accueillie. Il connaît pourtant encore quelques années difficiles, jusqu'à 1892, date à laquelle, avec Monsieur chasse, il atteint le grand succès qui ne se démentira plus pendant toute sa carrière, à travers une production très abondante (une pièce environ chaque année). Il va renouveler le genre du vaudeville par une étude plus approfondie des caractères, dans une série d'oeuvres qui n'ont pas cessé d'être reprises et de faire rire, Champignol malgré lui (1892), L'Hôtel du libre-échange (1894), La Dame de chez Maxim (1899), Occupe-toi d'Amélie (1908). Dans Le Bourgeon (1906), La Main passe (1907), il aborde la vraie comédie mais réussit mieux encore dans ces pièces en un acte, plus simples, plus détendues que celles de Cour-teline, bâties avec des moyens volontairement rudimentaires — personnages banals, absence d'intrigue —, et déchaînant cependant une gaîté irrésistible par le feu d'artifice des quiproquos, des mots d'esprit : Feu la mère de Madame , On purge bébé (1910), Mais n'te promène donc pas toute nue ! (1912). Rapidement, Feydeau fit l'unanimité des critiques en sa faveur, il se vit pillé par les confrères, célébré par des hommes d'un esprit bien différent du sien, comme Jean Richepin, Catulle Mendès. Mais son existence, malgré des droits d'auteur considérables, resta jusqu'au bout harcelée par le besoin d'argent. On a pu sans exagération le comparer au Molière des Fourberies de Scapin , du Bourgeois gentilhomme . Personne, dans l'époque contemporaine, n'a eu aussi naturellement et spontanément que Feydeau la vertu comique, mais son originalité est d'avoir réussi à donner, par la truculence bouffonne de la charge, une vérité psychologique, une image suggestive de la vie. ? « Je suis pétrifié d'admiration devant le mathématicien, l'horloger, l'ingénieur, le thaumaturge, le démiurge qui invente, rêve, combine, construit, remonterait marcher imperturbablement et impeccablement une machine aussi compliquée, aussi miraculeuse, aussi parfaite, sans que s'affole un seul rouage, sans que saute un seul ressort. » Jean Richepin. ? « Georges Feydeau... donna à un genre, décrié par les artistes, une gloire inédite et comme des Lettres de Noblesse, le « réintégra », si l'on peut dire, dans la Littérature dramatique. » Edmond Sée. ? « Feydeau était un grand comique. Le plus grand après Molière... Les pièces de Feydeau ont la progression, la force et la violence des tragédies. Elles en ont l'inéluctable fatalité. Devant les tragédies, on étouffe d'horreur. Devant Feydeau, on étouffe de rire. » Marcel Achard.

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