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FERRI Enrico. Criminaliste et homme politique italien

FERRI Enrico. Criminaliste et homme politique italien. Né à San Benedetto Po (prov. de Mantoue) le 15 février 1856, mort à Rome le 12 avril 1929. Il est le plus grand représentant de l'école criminaliste positiviste, qui entend appliquer à la science pénale la méthode expérimentale, estimant qu'en criminologie, l'étude du criminel doit remplacer celle du crime. L'originalité de sa pensée, et l'importance qu'il accordait à l'organisation sociale, apparut déjà dans sa thèse de doctorat La Théorie de l'imputabilité et la négation du libre arbitre (1878). Nommé en 1881 à la chaire de procédure pénale de l'université de Turin, il passa ensuite à Sienne et à Rome, et publia en 1900 son oeuvre fondamentale : Sociologie criminelle. Dans cet ouvrage, Ferri considère le délit, non plus comme une entité juridique, mais comme phénomène naturel et social. Quant au délinquant (« sauvage perdu dans notre civilisation »), il doit être étudié sous les aspects organique et psychique. Son souci de l'hygiène criminelle et de la prévention des crimes, dont il demandait compte à la société, l'attira vers le socialisme. Il succéda à Brissolati à la direction de l'Avanti et représenta, au congrès de Rome en 1906, la tendance intégraliste, à égale distance des réformistes et des socialistes révolutionnaires. Positiviste avant tout, Ferri, dont le socialisme procédait du darwinisme et de l'évolutionnisme de Spencer (ainsi qu'il l'assure, par exemple, dans Socialisme et criminalité et dans Socialisme et science positive), s'éloigna du parti lorsque y prévalut un marxisme rigoureux. En 1911, Enrico Ferri se déclara prêt à accepter l'invitation que lui faisait le roi d'entrer dans le gouvernement. Plus tard, il adhéra au fascisme, mais déjà son activité intellectuelle avait pris fin.

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