FERRERO Guglielmo. Historien et sociologue italien

FERRERO Guglielmo. Historien et sociologue italien. Né à Portici (Campanie, Italie) le 21 juillet 1871, mort au Mont Pèlerin (près de Genève) le 3 août 1943. Élève de Lombroso, il en continua le positivisme même au XXe siècle, en grande partie dominé par Croce. Il montra, en effet, une très nette préférence pour la sociologie et la philosophie de l'histoire dès son premier ouvrage important, qui établit sa réputation et mit en relief les qualités mais aussi les défauts de sa méthode historique : Grandeur et décadence de Rome, publié entre 1901 et 1907. Durant les premières années du siècle, Ferrero sollicita en vain une chaire de philosophie de l'histoire : sa culture, où prédominait l'idéalisme, ne lui permit pas de réaliser ce souhait. A l'époque du fascisme, il se rangea parmi ses plus farouches opposants, au point qu'il dut s'exiler; il trouva un accueil hospitalier en Suisse, d'où il continua la bataille; en 1930, on reconnut ses mérites de savant en lui offrant, à l'université de Genève, la chaire d'histoire de la Révolution française. C'est ainsi que Ferrero put se consacrer à l'enseignement, et ses cours connurent un vif succès auprès du public genevois; il en profita pour approfondir certains problèmes de la Révolution française, dont il tira la matière de deux ouvrages — Aventure : Bonaparte en Italie, 1796-1797 et Reconstruction : Talley-rand à Vienne, 1814-1815 — qui visent à indiquer aux hommes d'État contemporains les chemins d'une paix stable. En même temps, Ferrero enseignait l'histoire contemporaine à l'institut universitaire des Hautes Études Internationales, et écrivait Pouvoir [Potere], qui fut publié à New York en 1942.