Fernando ARRABAL
Fernando ARRABAL
Né le 11 août 1932 à Melilla (Maroc espagnol).
Viva la muerte (1971 ),J'irai comme un cheval fou (1973), L'Arbre de Guernica (1975), L’Odyssée de la Pacifie (TV, 1980), Le Cimetière des voitures (TV, 1983), L’Empereur du Pérou (TV, 1985).
Après une enfance madrilène, marquée par le souvenir d’un père officier livré aux fascistes par son épouse et disparu d’un asile d’aliénés en 1942, Arrabal vient à Paris en 1955 où il fonde le groupe Panique avec Jodorowsky et Topor. Très espagnol comme Bunuel, il transcende son autobiographie dans une œuvre poétique originale, baroque et surréaliste où il exorcise ses cauchemars dans des images à la Bosch et à la Goya. Auteur d’une cinquantaine de pièces parues aux éditions Christian Bourgois (Le Cimetière des voitures, L’Architecte et l'Empereur d’Assyrie, Les Deux Bourreaux, Et ils passèrent des menottes aux fleurs...), Arrabal a également publié des récits (L'Enterrement de la Sardine, Éd. Julliard; Fêtes et rîtes de la confusion, Éd. Losfeld}. Ses œuvres théâtrales ont été filmées par Jodorowsky (Fando et Lis) et Jolivet (Le Grand Cérémonial). Acteur dans Piège de Baratier, il devient scénariste pour le poète Arroyo avec Le Voleur de rêves, tourné en 8 mm, et Les Mécanismes de la mémoire, encore inédit. Enraciné dans la problématique de son temps, il préfère l’instinct à la cohérence dans des visions délirantes et cruelles de folie et de mort, ordonnant le chaos au montage. Ses évocations tendres et angoissées fourmillent d’inventions visuelles et sonores puissantes. Son aspiration à la bonté s’opère selon un rituel dérisoire de l’absurde, proche d’Artaud et Genet, et tend à la pureté de l’abstraction. Le romantisme fantastique de cet écorché vif se fonde sur la psychanalyse et un érotisme funèbre. Il oppose dans un malaise métaphysique la beauté innocente et barbare de la nature à un monde industriel inhumain, mais le lyrisme onirique se résoudra vite en clichés provocateurs. Inspiré de son récit Baal-Babylone, Viva la Muerte érige son enfance assassinée en tragédie grecque dans une orgie destructrice pleine de vitalité frustrée. Dans son film suivant, le cannibalisme devient symbole eucharistique autour au mythe d’Aden (Adam et Eden) retiré dans le désert pour fuir sa culpabilité.