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FERAOUN Mouloud

FERAOUN Mouloud. Écrivain algérien d'expression française. Né le 8 mars 1913 à Tizi-Hibel, Haute-Kabylie, assassiné par l'O.A.S. le 15 mars 1962 à El Biar, sur les hauteurs d'Alger. Fils d'un fellah qui n'avait pas souvent de quoi nourrir sa famille, Feraoun ne connut durant son enfance que misère et humiliation. Il devait raconter ce dur apprentissage de la vie dans son premier roman, Le Fils du pauvre, qui lui valut immédiatement une large audience en Algérie puis en France. Grâce a une bourse obtenue avec l'aide d'un instituteur séduit par son intelligence, il avait pu faire ses études à Tizi-Ouzou et entrer ensuite, sur concours, à l'école normale d'Alger-Bouzaréa. Il fut d'abord instituteur dans un village de sa Haute-Kabylie natale, où il se maria, puis devint successivement directeur de l'école de Taouzirt-Moussa et directeur du cours complémentaire de Fort-National. En juillet 1957, il quitta la Kabylie pour Alger (directeur de l'école du Clos-Salembier), et à partir de 1960 se consacra au service des Centres sociaux, dont il fut l'un des principaux animateurs avec le titre d'inspecteur. Son rôle dans cette oeuvre d'apaisement lui valut la haine de l'OA.S., qui le fit assassiner dans des conditions particulièrement révoltantes. Outre le roman déjà cité, Feraoun en composa deux autres : La Terre et le Sang (1953) et Les Chemins qui montent (1957); il donna par ailleurs un recueil d' Impressions et anecdotes: Jours de Kabylie (1954) et une édition bilingue des Poèmes de Si Mohand (1960), grand poète populaire kabyle. Son Journal , qui couvre les années 1955-62, fut publié après sa mort en 1962. Conteur savoureux et incisif, Feraoun demeurera sans doute comme l'un des fondateurs de la littérature algérienne d'expression française, car il a su exprimer le souffle et le génie authentiques de sa race dans un français souple, coloré et parfaitement personnel.