Databac

FÉNELON

FÉNELON
François de Salignac de La Mothe Fénelon, prélat et homme de lettres français, né au château de Fénelon-en-Quercy (1651), est issu d'une famille illustre dans les armes et dans la diplomatie. Étudiant en théologie à Saint-Sulpice, il entre dans les ordres en 1675. Promu supérieur de la congrégation des Nouvelles-Converties, cette fonction lui inspire son traité sur L'Éducation des filles (1687). Envoyé en Poitou au moment de la révocation de l'édit de Nantes, il s'y montra très modéré vis-à-vis des protestants/ mais réussit, par son éloquence et sa douceur, persuasive, à opérer plusieurs conversions. Nommé par Louis XIV, sur les conseils de Mme de Maintenon, précepteur de son petit-fils le duc de Bourgogne, il s'attache l'amitié de ce prince et compose pour lui plusieurs ouvrages d'un caractère éducatif (Fables, Dialogue des morts, Les Aventures de Télémaque). En 1695, Bossuet le consacre évêque de Cambrai. Mais son amitié pour Mme Guyon, dont le quiétisme (doctrine selon laquelle la perfection chrétienne est atteinte uniquement dans la contemplation passive) est connu de tous, lui attire l'hostilité du grand prédicateur et celle de Mme de Maintenon. Sur l'insistance de Bossuet, le Saint-Siège condamne alors son Explication des maximes des saints (1697). Fénelon se soumet avec humilité. Puis le Télémaque, dont la parution a été différée, provoque la colère du roi qui y voit une satire de son règne. Disgracié, Fénelon se retire à Cambrai où il meurt en 1715. (Académie française).


FÉNELON, prélat et écrivain français (château de Fénelon, Périgord. 1651 - Cambrai 1715). Il fil ses études à Cahors, puis à Paris et devint prêtre de Saint-Sulpice, où il eut un ministère paroissial. Chargé de diriger de jeunes protestantes converties, il accomplit cette tâche avec zèle et occupa cette fonction pendant dix ans. Il se fît de brillantes relations dont la famille des Beauvilliers, pour qui il écrivit son Traité de l’éducation des filles (1689); grâce à Bossuet, il obtint la direction d’une mission en Saintonge et Poitou après la révocation de l’édit de Nantes et y réussit à merveille par ses méthodes de douce persuasion. Mme de Maintenon engagea Louis XIV à lui confier l’éducation du duc de Bourgogne, nature violente qu’il sut adoucir. Il écrivit pour lui des Fables et les Aventures de Télémaque. En 1694, Fénelon fut nommé archevêque de Cambrai et fit la connaissance de Mme Guyon, dont le quiétisme sentimental était bien fait pour plaire à sa nature douce et mystique. Cette doctrine, prêchée par cette infatigable animatrice, avait cependant déjà été condamnée par l’Église dans les ouvrages de Molinos; elle fut âprement combattue par les évêques, en particulier par Bossuet. Fénelon répondra par son Explication des Maximes des saints; Bossuet, qui y voyait un ferment important d’hérésie, l’attaqua et obtint en 1699 la condamnation de ce livre par le pape. Fénelon, avec une touchante simplicité, se soumit, peut-être plus en apparence que du fond du cœur. Au même moment, sans l’aveu de l’auteur, on publia le Télémaque, où le roi vit des allusions critiques à son règne, ce qui amena sa disgrâce. Louis XIV disait qu’il était le plus bel esprit et le plus chimérique du royaume. Désormais Fénelon vivra exilé dans son diocèse, attristé par son demi-exil, par la mort de son élève le duc de Bourgogne et par la condamnation de ses doctrines. Pasteur irréprochable de ses fidèles, pratiquant le renoncement et la charité, spécialement lors du terrible hiver de 1709, il écrivit dans sa retraite paisible des «sermons» et des traités théologiques, son Manuel de piété et son Traité de l’existence et des attributs de Dieu. Souvent comparé à Bossuet, son contemporain, tantôt son ami, tantôt son adversaire, Fénelon était plus humain, plus généreux, plus tolérant et plus libéral; il était homme d’Église et grand seigneur. Il fut surnommé le Cygne de Cambrai.

FÉNELON, François de Salignac de La Mothe (château de Fénelon, Périgord, 1651-Cambrai, 1715). Prélat et écrivain français. Précepteur du duc de Bourgogne, héritier du trône (1685), il écrivit à l'intention de ce dernier des Fables en prose, les Dialogues des morts et surtout Les Aventures de Télémaque (1693), épopée romanesque mais aussi critique du gouvernement de Louis XIV. Archevêque de Cambrai (1695), il défendit le quiétisme tiré des idées du mystique espagnol Molinos, selon lesquelles les manifestations extérieures de la religion sont secondaires en regard de la contemplation du « pur amour » de Dieu (Explication des maximes des saints, 1697). Attaqué par Bossuet, son livre fut censuré par le pape. Disgracié par Louis XIV après la publication du Télémaque, Fénelon mourut exilé dans son diocèse. Il avait conservé la confiance de son ancien élève qui mourut en 1712.