FEDOROV Nicolaï Fedorovitch. Philosophe russe

FEDOROV Nicolaï Fedorovitch. Philosophe russe. Né en 1828 dans le district de Tambov, mort le 28 décembre 1903 à Moscou. Fils naturel du prince P. I. Gagarine, il fait ses études au collège de Tambov et à la faculté de droit d'Odessa, puis, de 1854 à 1868, il enseigne en province l'histoire et la géographie aux élèves des écoles communales. En 1868, il se rend à Moscou et travaille au musée Rou-miantsev pendant vingt-cinq ans; enfin, admis à faire valoir ses droits à la retraite, il continue à travailler à la bibliothèque des Archives du ministère des Affaires étrangères à Moscou. Fedorov n'a presque rien publié de son vivant; mais, l'ensemble de ses articles, pensées et lettres aux amis et aux disciples formèrent les deux volumes de La Philosophie de l'oeuvre commune, volumes qui parurent en Russie en 1906-13. L'essentiel, pour Fedorov, philosophe chrétien, est que la connaissance ne se contente plus d elle-même, mais se transforme « en projet d'un monde meilleur », donc en acte, et cela n'est possible qu'en luttant contre le péché, en assumant la Rédemption, « avec et pour tous les hommes »; ainsi doit être construit le Royaume de Dieu, ainsi sera vaincue la mort. Il y a chez Fedorov, outre cette inquiétude religieuse et cette importance donnée à l'histoire qui caractérisent l'ensemble de la philosophie russe, une grande angoisse de « vaincre la mort » selon les termes employés par le professeur Basile Zenkovsky dans son Histoire de la philosophie russe (1955). ? « J'avoue qu'au fond je suis tout à fait d'accord avec ses idées. » Dostoïevsky. ? « Je suis fier d'être le contemporain d'un tel homme. » Tolstoï.