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FARQUHAR George

FARQUHAR George. Dramaturge anglais. Né à Londonderry (Irlande) en 1677 ou 1678, mort à Londres le 29 avril 1707. Après avoir fait ses études au Trinity College de Dublin, qu'il quitta vraisemblablement en 1695, lorsque mourut son protecteur l'archevêque Wiseman, de Dromore, il exerça le métier de correcteur d'épreuves, puis celui d'acteur, pendant très peu de temps et sans grand succès (il abandonna la scène, épouvanté d'avoir involontairement blessé un de ses compagnons). Il se rendit alors à Londres, obtint, semble-t-il, un brevet dans l'armée et, sur le conseil de son ami, le célèbre acteur Robert Wilkes, se mit à écrire des comédies. En 1698, sa première pièce, L'Amour et une bouteille [Love and a Bottle], fut représentée avec succès au théâtre de Drury Lane, puis vinrent Le Couple fidèle, ou un pèlerinage pour le jubilé [1699] satire des pèlerinages religieux; Sir Harry Wildair (1701), suite de la comédie précédente, dont il confia un rôle à Mme Oldfield, qui fut peut-être l'inspiratrice des lettres publiées dans L'Amour et les affaires [Lo'and a Business, 1702]; L'Inconstant (1702); Les Jumeaux ennemis [The Twin Rivals, 1703]; enfin, La Diligence [The Stage-Coach, 1704]. Cette dernière pièce, écrite en collaboration avec Peter Motteux, n'est d'ailleurs qu'une adaptation des Carrosses d'Orléans de Jean de la Chapelle. Vers cette époque, Farquhar épousa une femme qui lui avait fait croire quelle était riche. Il lui pardonna, mais éprouva des difficultés matérielles insurmontables à cause de la défection du duc d'Ormond, dédicataire du Sergent recruteur [1706], qui avait promis de lui venir en aide. Malade, Farquhar mourut l'année même où l'on applaudissait sa meilleure comédie, Le Stratagème des roués. Brillant et vif, Farquhar a écrit, dans la préface aux Twin Rivais, qu'« une comédie dans laquelle ne se trouverait ni jeune homme élégant, ni gogo, ni cocu, ni femme légère est, pour certains palais, un amusement aussi fade qu'un dîner où manquent le rôti et le pudding ». Il chercha, en effet, à satisfaire les goûts du public, mais, loin de se limiter à la convention, son art tend à l'affiner et à l'humaniser. ? « Peu de poètes comiques — parmi ceux qui ont conquis une place dans l'histoire du théâtre —, ont été moins hommes de lettres que Farquhar. Il faisait fi de toutes les règles de rart [d'écrire], usant sans vergogne de tous les expédients que permet la scène. » Ch. Whibley.

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