FAIT
FAIT
Ce qui est ou ce qui arrive : donnée de l’expérience sur laquelle la pensée peut s’appuyer. Le fait s’oppose ainsi à la pensée et lui résiste comme un élément extérieur.
Le concept s’oppose dès lors à ce qui est illusoire ou simplement fictif, mais aussi à ce qui est obligatoire suivant les lois d’un certain raisonnement (cf. l’opposition, du point de vue juridique et moral, entre ce qui existe en fait, de facto, et ce qui existe en droit, de jure). ♦ Le fait scientifique se distingue du fait brut ou immédiat en ce qu’il est élaboré, mesuré, relié à d’autres faits ou lois, c’est-à-dire construit, alors que le fait simplement sensible ou empirique demeure isolé et ne peut devenir prétexte à connaissance qu’à la condition d’être transformé par l’activité de l’esprit en véritable objet. Cette différence est particulièrement sensible dans le cadre du récit historique : les faits qui y sont rapportés résultent des choix et interprétations de l’historien, et c’est ce qui distingue l’histoire de la simple chronique.
fait, toute donnée de l'expérience. — Les théoriciens des sciences distinguent le « fait brut », qui correspond à notre perception commune (par exemple : je vois un objet qui tombe) et le « fait scientifique », qui est son énoncé en termes scientifiques (la loi de cette chute, conforme à la loi générale de la chute des corps, est un fait scientifique, indéfiniment répétable). Un fait historique, avec ses particularités de temps et de lieu, se nomme un « événement ». D'une façon générale, le fait désigne une simple donnée, et il s'oppose à la loi, qui énonce un principe général.
Fait
Du latin factum, participe passé de facere, « faire ». - Toute donnée objective de l’expérience. - Ce qui est effectivement, par opposition à ce qui devrait être (le droit) ou ce qui pourrait être (l'imaginaire). • En épistémologie, on distingue le fait brut, qui se donne immédiatement à l'observation, et le fait scientifique, qui est élaboré, mesuré et interprété en fonction de la théorie à laquelle il est censé se rapporter.
FAIT (n m.) 1. — Ce qui est arrivé ; (jur.) opposé à droit ; question de fait/question de droit : cf. droit. 2. — Ce qui arrive, ce qui se passe, et qui en tant que tel constitue pour la connaissance un donné ; Syn. événement, opposé à chose ; pour l’empirisme logique, le fait est une donnée externe élémentaire (en quelque sorte un « atome de réalité ») qui rend vraie une proposition atomique (cf. atomisme logique) : « le monde est l’ensemble des faits, non pas des choses » (Wittgenstein). 3. — Ce qui, arrivant régulièrement, lorsque certaines conditions sont données, est l’objet d’une expérience universelle ; opposé à fiction : « la philosophie est la science des faits ou celle des chimères » (d’Alembert) ; par opposition au fait brut, le fait scientifique apparaît non comme une pure donnée mais comme le résultat d’une expérience liée à une théorie et à des pratiques expérimentales, il est construit. 4. — Ce qui est réel, indépendant de la raison, les vérités de fait par opposition aux vérités de raison, qui sont universelles et nécessaires, sont contingentes et empiriques (cf. Leibniz). 5. — (Par ext.) Tout ce qui peut être considéré comme une donnée irréductible, qu’elle soit sensible ou non un fait mathématique).