fabliau
fabliau
Récit burlesque du Moyen Âge.
Commentaire
Généralement en octosyllabes à rimes plates, le fabliau a une prédilection pour les vilains, le clergé, ainsi que les femmes, dont il souligne la débauche et la frivolité. Avec ses situations stéréotypés et ses personnages caricaturaux, il cherche à distraire, à faire rire un public populaire indifférent à la morale.
Citation
L'inspiration est toute de bonne humeur, de verve maligne et gaillarde, dans le style de nos « bonnes histoires » modernes, avec un goût prononcé pour la trivialité, l'obscénité, l'ordure. (Armand Strubel, « le Rire au Moyen Âge », in Daniel Poirion, Précis de littérature française du Moyen Âge.)
FABLIAU nom masc. — Genre poétique propre au XIIIe siècle et consistant dans un bref récit d’intention souvent satirique. Composé d’octosyllabes à rimes plates et dépassant rarement les 400 vers, le fabliau a été un genre particulièrement en vogue au XIIIe siècle. On conserve encore 150 de ces textes dont la date de rédaction s’échelonne entre la fin du XIIe siècle et le début du XIVe. Si la plupart de ces fabliaux sont l’œuvre de poètes anonymes ou oubliés, certains grands écrivains, tel Rutebeuf (?-vers 1285), se sont aussi adonnés à ce genre. À la différence de la fable, le fabliau n’est pas toujours moral et didactique. Il vise d’abord à distraire et à amuser. Il relève, en effet, de la littérature comique et a souvent recours à l’obscénité ou à la scatologie. Il tourne tout en dérision, mais ses cibles de prédilection sont les prêtres et les femmes. En ce sens, on a pu voir dans sa misogynie outrancière une réaction contre les excès de la poésie courtoise et de sa tendance à idéaliser, diviniser la femme.