EXPRESSIONNISME
EXPRESSIONNISME. n. m. Tendance artistique et littéraire du début du XXe siècle qui fait de l'oeuvre d'art, non pas le moyen de représenter la réalité extérieure (ni même l'impression que celle-ci produit), mais l'expression intense et souvent violente du monde intérieur de l'artiste. Van Gogh (1853-1890) est considéré comme un précurseur de l'expressionnisme en peinture, lequel se développera dans la première moitié du siècle avec des représentants comme Edvard Munch (1863-1944) ou James Ensor (1860-1949). L'expressionnisme s'étendra aux autres arts : littérature, théâtre, cinéma.
· Historiquement, l'expressionnisme se présente comme une réaction contre le mouvement qui le précède, appelé Impressionnisme (voir ce mot). Alors que l'artiste impressionniste reproduit les impressions fugitives ou les sensations délicates que certains spectacles (soleil levant, paysage maritime) font sur lui, l'artiste expressionniste inverse la relation et ne se sert plus des éléments du monde extérieur les plus frappants (sélectionnés, modifiés, exacerbés) que pour imposer à la toile son univers intérieur.
· Cela dit, il y a tout de même filiation entre l'impressionnisme et l'expressionnisme. Par opposition à la peinture figurative ou réaliste, l'impressionniste faisait déjà le choix de mettre en avant la subjectivité de ses « impressions », en dépassant l'idée d'une objectivité statique du réel. L'expressionnisme ne fera donc que pousser plus loin encore la primauté de l'univers interne de l'artiste, pour aboutir à la peinture abstraite, qui crée délibérément un univers nouveau, sans souci de représenter le réel.
EXPRESSIONNISME. Mouvement artistique de la fin du XIXe siècle à 1925, dont la terre d'élection fut l'Allemagne de Guillaume II, et né en réaction contre le scientisme et l'impressionnisme. Cette tendance artistique eut des précurseurs, notamment Vincent Van Gogh, Paul Gauguin, James Ensor et Edvard Munch. L'expressionnisme marqua particulièrement l'Allemagne wilhelmienne caractérisée par un prodigieux essor industriel. Il s'exprima dans le groupe « Die Brücke » (Le Pont) créé en 1905 et auquel appartinrent en particulier Erich Heckel, Karl Schmidt-Rottluff, Ernst-Ludwig Kirchner, Emil Nolde et Max Pechstein. Leurs thèmes furent notamment la société urbaine dont ils dénoncèrent la corruption et la dureté, et la nature qui devint une « mythologie ». Ils remirent ainsi au goût du jour la gravure sur bois. Leur art fut diffusé par la revue berlinoise Der Sturm. D'autres artistes expressionnistes se regroupèrent dans le mouvement « Der Blaue Reiter » (Le Cavalier bleu) à Munich, notamment Wassily Kandinsky, Franz Marc, August Macke et Alexej von Jawlensky. Leur vision plus intérieure et leurs recherches picturales les conduiront souvent à l'abstraction. Ces groupes d'artistes d'avant-garde se séparèrent lors de la Première Guerre mondiale, l'expressionnisme allemand connaissant un nouveau et bref sursaut dans les années 20 avec Otto Dix et Georg Grosz. Voir Bauhaus.
[…] — d’autre part, les effets de la lumière font du monde réel un spectacle toujours changeant : d’où une prédilection des impressionnistes pour saisir les atmosphères fugaces, pour fixer des paysages subtils à des instants privilégiés, pour transfigurer le quotidien par le jeu des touches et la fête des couleurs. Le même sujet pourra ainsi être peint plusieurs fois à des moments différents. Les principaux peintres impressionnistes ont été Monet, Sisley, Pissarro, Seurat, Degas, Renoir, Cézanne. Voir Expressionnisme. […]
Expressionnisme. Mouvement artistique d’Europe du Nord situé approximativement entre 1890 et 1920. Il est le produit de trois tendances fondamentales : du mouvement politique des années 1905 à 1920 dont la guerre est le centre et dont l’aboutissement est, pour l’Allemagne, l’échec d’une révolution, du mouvement philosophique, lié à la découverte de la psychanalyse, et d’une révolution esthétique. En effet, le mouvement expressionniste est d’abord pictural avant d’être littéraire ou cinématographique. Le terme d’expressionnisme est créé par les peintres. Le Cri, tableau du norvégien Edvard Munch (1893), est considéré comme la première œuvre expressionniste. L’impressionnisme a poussé la dissociation des vibrations lumineuses jusqu’à supprimer les contours. Par réaction, Munch, Kandinsky, Matisse les soulignent avec des traits noirs et réemploient la vieille technique du bois gravé car elle accentue les contours. Désireux de retrouver l’image que l’objet dépose en nous et d’en suivre les traces à travers les déformations que l’inconscient lui fait subir, ils découvrent la technique de la simultanéité, représentant sur une même surface des objets vus de face et de profil, le concret et l’abstrait. Ce nouveau mode de représentation influence les auteurs dramatiques qui ne vont plus rechercher l’unité dans la construction de la pièce, mais la multiplicité des points de vue. Les scènes ne s’enchaînent plus de façon logique et l’acte, facteur d’unité, a disparu pour être remplacé par le tableau.