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EXISTENTIALISME

EXISTENTIALISME. n. m. Philosophie qui affirme la primauté de l'existence sur l'essence, dans l'analyse de la condition humaine. Voir à ce propos la définition des mots Essence et Essentialisme.
· Au fond de la pensée existentialiste, il y a l'idée que « l'essence » de l'homme n'est qu'un concept, une «vue de l'esprit» inventée après coup. La réalité, c'est l'existence concrète, première, immédiate, individuelle, tangible, limitée, que chacun découvre en lui-même et dans les autres. Il n'y a pas d'Homme en soi, il n'y a que des individus, jetés dans la vie. Il n'y a pas de concept immuable de la Mort : il y a le fait qu'un jour je meurs. Et ainsi de suite.
· Pour nous en tenir à l'existentialisme sartrien (athée), on peut dire qu'il s'oppose diamétralement à l'essentialisme. La formule « L'existence précède l'essence » signifie que l'essence de l'être humain ne se situe pas au début de la vie mais à la fin ; l'homme ne se définit pas par un modèle préexistant, mais par ce qu'il fait de lui-même au cours de sa vie. Il se trouve plongé dans l'existence, brutalement, avec ses limitations, ses contingences, ses données, diverses pour chacun ; mais, doté de liberté et de capacité d'agir, il doit construire son être, son « essence », au fil des ans. « L'homme est une liberté en situation» : il est ce qu'il se fait ; ses actes seuls le jugent. La prise de conscience de cette situation, dans un monde où les choses ou les autres résistent à sa liberté, la nécessité de se trouver pour soi-même un modèle de vie, une « morale», ne vont pas sans une profonde angoisse (« angoisse existentielle»). Mais tel est l'enjeu : l'homme doit assumer sa liberté, décider de lui-même.
De l'opposition entre Essentialisme et Existentialisme, on pourra rapprocher les oppositions entre Nature et Culture, ou encore entre Fixisme et Évolutionnisme. Dans des ordres différents, on retrouve les mêmes débats de fond, les mêmes approches contradictoires du phénomène humain.
Philosophie issue de Kierkegaard qui affirme la primauté de l'existence sur l'essence. S'oppose à essentialisme. La thèse fondamentale de l'existentialisme sartrien est que l'existence précède l'essence, autrement dit que l'homme est condamné à choisir librement son essence.
Voir Absurde, Essentialisme, Idée, Culture/Nature, Platonisme.
D'un point de vue très général, une philosophie est existentialiste lorsqu'elle s'ancre sur une réflexion impliquant la spécificité de l'existence humaine, impossible à résorber dans une quelconque détermination ou nature écrite à l'avance. Pour l'homme, le fait d'exister le place, en tant que sujet libre, toujours au-delà de ce à quoi on pense pouvoir le réduire. Si l'on existe bien comme un « quelque chose », nous débordons cependant sans cesse toute forme de définition, parce que l'existence précède l'essence, comme l'écrit Sartre. Autrement dit, l'homme est jeté dans le monde sans projet et sans avoir été créé pour réaliser une fin spécifique. On saisit ici la différence entre les êtres humains et les simples objets. Tandis qu'un objet est intégralement déterminé pour être ce qu'il est (il a été préparé et pensé avant d'être), l'homme est systématiquement condamné à l'ouverture vers la différence à lui-même. Par exemple, affirmer qu'il est bon ou méchant par nature revient à le considérer comme prédéterminé à accomplir l'un ou l'autre. Tout au contraire, dans la mesure où sa seule détermination est de n'en avoir aucune, il est libre de se réaliser selon sa seule responsabilité. Toute tentative de vouloir coller à une essence revient alors à faire preuve de « mauvaise foi », c'est-à-dire, à nous inventer une identité artificielle dont nous ne pourrions pas nous affr an-chir. Le regard des autres nous conduit parfois à céder à cette tentation, il est aussi notre enfer en ce qu'il nous transforme précisément en une image sur laquelle nous n'avons pas de prise et qui solidifie notre liberté".

Existentialisme
Position philosophique insistant sur le primat de l'existence dans sa dimension individuelle, concrète et non conceptuelle sur l'essence : « L'existence précède l'essence », déclara Sartre, signifiant par là que l'homme vient au monde comme une pure liberté de choisir ce qu'il sera.



[…] se définit par ses actions et son existence (existentialisme). Dans un monde sans Dieu et qui n’a aucun sens, il est seul et condamné à être libre. […]

[…] — comme l’ont bien montré les existentialistes — c’est le projet humain, c’est-à-dire l’acte par lequel un sujet […]

[…] de la puissance des médias. Elle est devenue le plus souvent trompeuse. Si l’existentialisme sartrien semble ne plus avoir de portée, la réflexion de Lévinas, quant […]

Existentialisme. Courant philosophique et littéraire, situé pendant la Seconde Guerre mondiale et dans l’immédiat après-guerre, qui affirme la contingence de l’existence humaine. Il est issu de la philosophie allemande, celle de Heidegger (Etre et temps, 1927) et de Karl Jaspers (Philosophie, 1932). Ces deux philosophes, accordant une importance déterminante au paramètre temporel, pensent que l’existence se constitue dans le temps. Sartre, le grand théoricien de l’existentialisme, systématise leur pensée dans L'Etre et le Néant (1943). Refusant toute transcendance, il affirme que rien ne légitime l’existence humaine. Ce constat est source d’une angoisse douloureuse. Il crée ce sentiment de l’absurde que Sartre prête à Antoine Roquentin dans La Nausée (1938), roman qui marqua toute une génération. L’homme est ainsi dénué d’une essence qui lui préexisterait, comme c’était le cas dans les philosophies antérieures, dites essentialistes. Pour Sartre, «l’existence précède l’essence » et la crée. L’homme «n’est» que par ses actes. L’existentialisme se situe aux antipodes d’une morale de l’intention, héritée des jésuites, où l’on juge l’homme sur ses intentions plutôt que sur ses actions. « Condamné à être libre », l’homme se définit par ses choix, par son rapport au monde, à l’autre comme à la société, comme le montre Sartre dans L’existentialisme est un humanisme (1946). Les structuralistes, dans les années soixante, lui reprocheront de conserver, comme dans la vieille philosophie, le sujet au centre de sa réflexion. Le problème de l’engagement est au cœur de la pensée sartrienne. Si Sartre crée la revue Les Temps modernes en 1945, c’est pour affirmer que la littérature est un combat. Aussi conçut-il son œuvre littéraire, et particulièrement son théâtre (car la scène rassemble un vaste public), comme l’illustration de sa philosophie. Ses pièces sont toutes des pièces à thèse. Dans Les Mouches (1943) par exemple, Sartre pose le problème de la liberté. L’originalité de l’œuvre de Simone de Beauvoir, sa compagne, est d’avoir nuancé, d’un point de vue féminin, les thèses existentialistes, notamment dans ses trois volumes de Mémoires (écrits de 1958 à 1963), comme dans son essai sur la condition féminine, Le Deuxième Sexe (1949). Si Camus adhère pendant quelques années aux thèses de Sartre, dans son essai Le Mythe de Sisyphe (1942) notamment, il ne peut toutefois partager son entière désespérance. Il désire, dans un monde où il n’est plus de place pour une transcendance, retrouver un idéal. « Etre un saint sans Dieu », tel est le but qu’il prête dans La Peste, roman de 1947, à ses deux héros, le docteur Rieux et Tarrou.
Quant à Gabriel Marcel, qui est à l’origine de l’existentialisme chrétien, il réintroduit une véritable transcendance. Les existentialistes sont des philosophes avant d’être des littéraires. Si leurs théories sont avant-gardistes, la forme dans laquelle ils s’expriment, tant sur le plan romanesque que dramatique, est résolument classique. Ils ont exercé une grande influence sur la pensée d’après-guerre, sur le Nouveau Roman comme sur le Nouveau Théâtre, bien qu’il y ait une rupture profonde entre leur écriture et celle des nouveaux écrivains qui pulvérisent toutes les formes antérieures.

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