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existentialisme

existentialisme Doctrine philosophique selon laquelle l’existence de l’homme précède son essence, d'après la célèbre phrase de Jean-Paul Sartre. Commentaire Cette philosophie privilégie un angle de vue où l’homme est saisi dans sa réalité concrète et dans son individualité. L’homme au départ n'est que néant, son existence est « absurde », dénuée de sens. Ce sont ses choix qui le font « être », qui le font devenir un être raisonnable, qui donnent à sa vie un sens : d'où le nécessaire et libre engagement auquel il est condamné. De ce fait l’homme est partagé entre l’angoisse de son néant originel et l’incertitude de ses choix de vie. Cette philosophie a influencé largement la littérature de l’après-guerre, l'œuvre de Camus par exemple. Citation Dostoïevski avait écrit : « Si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n'existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. Il ne trouve d’abord pas d’excuses. Si, en effet, l’existence précède l’essence, on ne pourra jamais expliquer par une nature humaine donnée et figée ; autrement dit, il n’y a pas de déterminisme, l’homme est libre, l’homme est liberté. Si, d’autre part, Dieu n’existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite. Aussi nous n'avons ni derrière nous ni devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications ou des excuses. Nous sommes seuls sans excuses. C’est ce que j’exprimerai en disant que l’homme est condamné à être libre. (Jean-Paul Sartre, L'existentialisme est un humanisme.) EXISTENTIALISME L’existentialisme est un courant philosophique qui refuse d’accorder la priorité à l'essence sur l’existence et affirme, en sens inverse, que « l’existence précède l'essence ». Cela signifie que, pour cette philosophie, rien ne fixe à l’avance une définition commune de l’homme, que les hommes existants sont la seule réalité ; ce sont les hommes vivants qui, par leur action, déterminent ce qu’est l’essence de l’homme. Les existentialistes sont, en France, J.-P. Sartre, S. de Beauvoir, N. Merleau-Ponty. EXISTENTIALISME nom masc. — Courant important de la philosophie moderne opposé à la tradition idéaliste et identifiant la vérité de l’être à la prise de conscience de son existence. Le terme existentialisme reste attaché à la pensée de Jean-Paul Sartre exprimée dans L’Être et le Néant (1943) et qui postule que l’« existence précède l’essence ». Sartre prenait ainsi position contre l’idéalisme tourné vers l’appréhension des essences, c’est-à-dire des modèles idéaux d’après lesquels aurait été créé le monde réel. La négation des essences enlève tout fondement à la philosophie spéculative qui expliquait l’existence humaine en fonction d’un système d’idées générales. Dès lors, l’existence est livrée à elle-même, prisonnière de sa liberté. Cette conquête s’accompagne de la plongée dans l’absurde. Selon les termes de Sartre, « l’existentialisme est un humanisme », l’homme est un être en situation, responsable de sa liberté et appelé à se construire lui-même, à créer son propre sens. Dans cette démarche, Sartre rejoint le marxisme qui identifie la philosophie à une « praxis », la construction du devenir de l’homme. Pour Camus, l’homme se définit précisément par la conscience de l’absurde. Retrouvant les leçons du stoïcisme, Camus voit la grandeur de l’homme dans l’acceptation lucide et courageuse de son destin. La qualité humaine est indissociable de la pratique d’une morale qui n’est garantie par aucun système, métaphysique ou matérialiste. Enfin, il y a un existentialisme chrétien qui trouve son expression la plus intense et la plus cohérente dans l’œuvre géniale du philosophe danois Kierkegaard (1813-1855), prolongée au XXe siècle par la pensée de Léon Chestov et du disciple de celui-ci, Benjamin Fondane. Il faut également citer, dans ce contexte, l’œuvre de Gabriel Marcel qui ramenait le domaine religieux à la part incommunicable de l’expérience humaine. Cette prise de conscience de l’indicible est au fondement même des philosophies de l’existence, ce que Kierkegaard appelait le « secret ». —> EssentialismePlatonisme