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exclamation

 L’exclamation est une figure macrostructurale, variété de l’allocution (oratoire). Elle apparaît, de manière pas toujours évidente (ce qui vient de son caractère macrostructural), lorsque, dans un texte à la troisième personne, ou même à la première s’adressant à un destinataire donné, surgit une exclamation qui ne s’adresse manifestement à personne (même pas fictionnellement), ou du moins pas au destinataire de l’ensemble du discours. Il s’agit alors d’un moyen, parmi d’autres possibles, pour revigorer l’expression du propos. Ex. :

L’été vient, l’aquilon soulève La poudre des sillons, qui pour lui n’est qu’un jeu, Et sur le germe éteint où couve encor la sève, En laisse tomber un peu. Le printemps, de sa tiède ondée, L ’arrose comme avec la main ; Cette poussière est fécondée, Et la vie y circule enfin. La vie! À ce seul mot tout œil, toute pensée, S’inclinent confondus et n’osent pénétrer [...] (Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses, «Le Chêne»)

Parlant du chêne, le poète décrit le cours du cycle des saisons, dans un récit relativement impersonnel. Soudain, éclate une exclamation (La vie!) qui rompt le ton général, tout en ne pouvant en aucun cas s’adresser à un destinataire différent de celui des autres phrases (donc la masse des lecteurs anonymes) ; et pourtant, l’exclamation implique grammaticalement un décrochage énonciatif assez sensible : il n’en est rien en l’occurrence quant au fonctionnement réel de celle-ci, sinon une façon détournée et assez artificielle pour relancer le cours des propos du poète, réveillé de la sorte.

=> Figure, macrostructurale; oratoire; allocution, interrogation.

   

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