ÉVAGRE du Pont
ÉVAGRE du Pont. Ecrivain mystique grec. Né à Ibora, dans le Pont, aux environs de 345, mort en 399. Il fut lié dès sa jeunesse avec saint Basile qui lui conféra l'ordre de lecteur et saint Grégoire de Nazianze qui l'ordonna diacre à Constantinople, où il demeura quelque temps après le départ de saint Grégoire et acquit une grande renommée de prédicateur. Puis en 382, il se retira définitivement dans un ermitage. Après un bref séjour à Jérusalem, il se rendi, vers 383, en Egypte, d'abord dans les monts de Nitrie, auprès de saint Macaire l'Egyptien, puis dans le désert. Plongé dans la contemplation, il n'en sortait que pour le patient labeur de copiste, qui lui permettait de vivre, ou pour écrire sur des sujets ascétiques. Son oeuvre littéraire ne nous est parvenue qu'au travers de nombreuses versions (latines, syriaques et arméniennes) et sous d'autres noms. Les traductions latines sont dues à Rufin et à Gennade; quant aux textes grecs, ils n'ont pas, en général, survécu aux condamnations lancées contre Evagre par Eutychius de Constantinople qui présidait le cinquième Concile oecuménique de Constantinople (553) et ceux qui suivirent. En fait Evagre fut un disciple d'Origène. Nous possédons d'amples fragments des commentaires sur Les Proverbes et Les Psaumes (Evagre commenta également Job et d'autres livres saints); de lui, nous avons aussi l'An-tirrhéticus, Le Moine ou De la vie active , composé de deux parties : Vie active et Vie gnostique; en version syrienne, soixante-sept Lettres; deux Miroirs de vertu, composés l'un pour les moines, l'autre pour les nonnes; un De Oratione et un De Malignis Cogitationibus, qui fut attribué à un moment donné à Nilon d'Ancyre ou à Nilon le Sinaïtique. Mais Evagre préférait s'exprimer sous forme de maximes; à ce genre se rattachent les six cents Problèmes gnostiques dont nous possédons des versions syriaque et arménienne, disposés en six groupes de cent, sans ordre défini, sur divers arguments dogmatiques et ascétiques, et Les Maximes (quatre séries et les Capitula XXXIII per seriem, en grec). L'influence d'Evrage fut considérable.