éthique/morale/moraliste
éthique/morale/moraliste
Éthique : ensemble des règles qui fixent la conduite d’un individu dans sa vie personnelle ou professionnelle. Morale : ensemble des règles qui définissent le bien et le mal. Moraliste : penseur ou écrivain qui porte sur le monde des jugements de valeur justifiés par les règles de la morale.
Commentaire
Les moralistes observent, analysent et critiquent les conduites humaines et les mœurs de leur époque. Par un rappel plus ou moins direct aux valeurs traditionnelles (vérité, justice, etc.), ils essaient d’éveiller les consciences. Leurs œuvres privilégient la satire, le portrait, la caricature; l’anecdote (ex. : La Bruyère), formes qui permettent de souligner, sur un mode plaisant, les traits saillants d’une personnalité ou d’un comportement. Plusieurs genres ont la faveur des moralistes : le théâtre (ex. : Molière), la fable (ex. : La Fontaine), la maxime (ex. : La Rochefoucauld).
Citations
Défiez-vous de ces gens armés d’un lorgnon, qui s’en vont partout criant : « J’observe mon siècle ! » Tantôt leurs lunettes grossissent les objets, et alors des chats leur semblent des tigres ; tantôt elles les rapetissent, et alors des tigres leur paraissent des chats. Il faut observer avec ses yeux. Le moraliste, en effet, ne doit jamais parler que d’après son expérience immédiate, s’il veut jouir du bonheur ineffable, vanté par Adisson, de trouver un jour dans la bibliothèque d’un inconnu son livre relié en maroquin, doré sur tranche, et plié en plusieurs endroits. (Victor Hugo, Littérature et philosophie mêlées.') Le laisser-faire moral s’est brisé sur le progrès scientifique aussi sûrement que le laisser-faire économique sur les chocs pétroliers et les désordres monétaires. Car les savants nous ont manqué. On attendait confusément qu’ils prennent le relais des moralistes, qu’ils trouvent dans leurs équations et sous leurs microscopes quelques principes de vie simples, naturels et rationnels ; ils n'observent que l’amoralisme irréductible de la nature. (François de Closets, {'Evénement du jeudi, n° 137, juin 1987.) Il est peut-être plus nécessaire que jamais de faire une distinction entre la morale qui édicte un certain nombre de comportements, qui détermine ce à quoi doit tendre un individu ou une société, qui en un mot fonctionne sur la logique du devoir être, et l’éthique qui, elle, renvoie à l’équilibre et à la relativisation réciproque des différentes valeurs constituant un ensemble donné (groupe, communauté, nation, peuple, etc.). [Michel Maffesoli, l'Ombre de Dionysos.]
ETHIQUE nom fém. — 1. Domaine de la philosophie consacré à la réflexion morale. 2. Ensemble des principes moraux régissant la conduite d’un individu ou d’un groupe. ÉTYM. : du grec êthikos = « moral » se rattachant à éthos -« mœurs ». « Éthique » et « morale » sont l’un et l’autre employés dans ces deux sens et sont donc des termes synonymes. À l’origine, ils signifiaient « mœurs », mais « éthique » vient du grec, alors que « morale » vient du latin.
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