esthétique

Ensemble des principes qui définissent l'art d’un auteur.

Commentaire

À l’origine, le mot « esthétique » désigne les principes à partir desquels se définit la beauté d'une œuvre. Aujourd’hui, toutefois, on désigne par « esthétique » la conception qu’un artiste se fait de son art et les moyens techniques qu’il utilise pour créer son œuvre. La critique littéraire, l'explication de texte visent, à travers l’analyse des textes, à définir l’esthétique d'un auteur ou d’une œuvre.

Citations

Consolez-moi ! Amusez-moi ! Attristez-moi ! Faites-moi rêver ! Faites-moi rire ! Faites-moi frémir ! Faites-moi pleurer ! Faites-moi penser ! Seuls quelques esprits d’élite demandent à l’artiste : faites-moi quelque chose de beau, dans la forme qui vous conviendra le mieux, suivant votre tempérament. (Guy de Maupassant, Pierre et jean, préface.) L'esthétique est devenue, elle aussi, un talent personnel ; nul n’a le droit d’en imposer aux autres une toute faite. (Remy de Gourmont, le Livre des masques, 1re série, préface, 1896.)

L’adjectif qualifie ce qui concerne le beau (émotion ou jugement esthétique). Le substantif (qui se diffuse à partir de la publication, en 1750, de l'Aesthetica de Baumgarten) désigne la théorie de l’art et du beau, ou, plus précisément, la discipline ayant pour objet les jugements d’appréciation lorsqu’ils s’appliquent au beau et au laid. ♦ Bien que le terme leur soit postérieur, on peut repérer une esthétique (métaphysique) chez Platon ou saint Thomas. Mais les deux systèmes les plus accomplis de la philosophie classique sont dans ce domaine celui de Kant (Critique de la faculté de juger) qui, en insistant sur la finalité interne présente dans l’œuvre d’art, marque la spécificité de cette dernière, et celui de Hegel (Esthétique) qui montre que le dévoilement de la signification de l’art est inséparable de son histoire - ce qui implique l’éventualité de sa fin. ♦ L’esthétique moderne, ayant en général renoncé à repérer les normes du beau, fait porter ses recherches soit sur l’étude des formes elles-mêmes dans leur développement historique (Panofsky), soit sur les relations qui peuvent exister entre une œuvre et son créateur ou, plus largement, son milieu social (Francastel et les esthéticiens marxistes).