ESTADO NOVO (Brésil)
ESTADO NOVO (Brésil)
Régime fondé et incarné par Getúlio Vargas de 1937 à 1945. Soucieux d’instaurer une coupure radicale d’avec le « vieux Brésil » désuni des oligarchies, celui-ci œuvre, dès 1930, à l’instauration d’un État « neuf » (novo) et à l’émergence d’un fort sentiment national. L’Estado Novo représente une alliance des bureaucraties civile et militaire et de la bourgeoisie industrielle, dont l’objectif commun et immédiat est de promouvoir une industrialisation du pays tout en assurant la paix sociale. L’armée s’y voit confier le rôle de garant de l’ordre interne. Menaçant, emprisonnant et, parfois, torturant les intellectuels de gauche et quelques libéraux, le régime ne pratique cependant pas la persécution systématique. S’inspirant de la « Carta del lavoro » (Charte du travail) de l’Italie fasciste, il adopte le principe de l’unité syndicale, interdit grève et lock-out, mais en contrepartie instaure un salaire minimum, le droit aux congés, la journée de huit heures (48 heures par semaine) et une esquisse de droit du travail. Cherchant à obtenir un plus franc soutien de l’Église catholique, l’Estado Novo autorise l’enseignement religieux. Il ouvre plusieurs universités, uniformise l’enseignement secondaire et exige qu’il soit donné partout en langue portugaise. Pour améliorer l’efficience de l’État et dégager celui-ci des pressions de la société, une école de la haute administration est créée. Sur le plan extérieur, l’Estado Novo est d’abord proche des dictatures européennes, mais le réalisme de G. Vargas lui fait rejoindre les Alliés, dès lors qu’il obtient des États-Unis les investissements technologiques dont le pays a besoin pour développer sa sidérurgie. De l’Estado Novo datent aussi les tentatives d’imposer le Brésil comme leader des pays latino-américains. L’envoi, en 1944, d’un corps expéditionnaire de 25 000 soldats dans la péninsule italienne en donne le signal.
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