Est-il nécessaire de séduire pour convaincre ? (Les pouvoirs de la parole - Les séductions de la parole)
Convaincre c'est emporter la conviction d'une personne car le seul usage de la raison et de ses arguments. Persuader c'est user de la séduction de la rhétorique, de la croyance, de nos désirs et de notre imagination. On le voit alors, la séduction renvoie uniquement à la persuasion. Pour convaincre, il semble inutile de séduire dans la mesure les arguments doivent être suffisants pour produire cette adhésion de la raison, du logos. Toutefois, le convaincu n'égale pas en force d'adhésion le persuadé et l'on peut se demander si pour convaincre, il ne serait pas bon ou nécessaire non plus de persuader. En effet, au lieu de séparer conviction et persuasion ; il serait plus opportun de voir la liaison et l'inclusion dialectique de ces manières d'approcher d'un fait. La persuasion, si elle a pour toile de fond un discours rationnel et logique et partant vrai, ne fera que renforcer la conviction. La question est alors au fond de savoir si pour convaincre un individu il faut et il suffit de faire usage de sa raison. En d'autres termes : sommes-nous ouverts au raisonnement de la logique et au discours vrai ou avons-nous besoin de plus ? Si pour convaincre il n'est pas nécessaire de séduire (1ère partie), la séduction conserve son utilité dans la conviction (2nd partie), faisant alors de la persuasion un prélude à la conviction (3ème partie).
Est-il nécessaire de séduire pour convaincre ? | ||
THÈSE : Convaincre : démontrer par la puissance de la raison |
ANTITHÈSE : Le risque de la séduction pour convaincre |
SYNTHÈSE : Nécessité de la séduction et insuffisance de la conviction |
1a) Existe-t-il un moyen assuré de parvenir à des vérités certaines ? Descartes dans son Discours de la méthode nous montre que l'ordre géométrique érigé en « mathématique universelle » fournit ce moyen qui rien d'autre que convaincre l'individu par la puissance de la raison et du raisonnement : il suffit de déduire de façon ordonnée toutes les vérités à partir d'évidences premières. Et cela est compris ainsi par Descartes c'est notamment que pour lui la certitude doit être le critère de vérité dans la conviction. C'est pourquoi Descartes ajoute dans Les Règles pour la direction de l'esprit : « Il faut noter en outre que les expériences sont souvent trompeuses, mais que la déduction [...] peut sans doute être omise si on ne l'aperçoit pas, mais ne saurait être mal faite même par l'entendement le moins capable de raisonner ». Le principe de certitude, donc de vérité, de la connaissance scientifique repose sur la seule capacité de la raison, ou plutôt, de l'entendement. La vérité se comprend alors dans un modèle déductif et permet alors l'établissement d'une méthode qu'il définit comme : « des règles certaines et faciles, grâce auxquelles tous ceux qui les observent exactement ne supposeront jamais vrai ce qui est faux, et parviendront sans se fatiguer en efforts inutiles mais en accroissant progressivement leur science à la connaissance vraie de tout ce qu'ils peuvent atteindre ». |
2a) Si la séduction est incompatible avec le « convaincre » c'est bien parce qu'ils appartiennent à deux sphères différentes totalement séparées. La séduction relève de la rhétorique quasi sophistique et n'a pour but que de persuader mais non par la puissance du vrai mais simplement par la magie du langage. C'est bien en ce sens que les sophistes sont dangereux comme le développe Platon dans le Sophiste. En imitant le discours du vrai donc du convaincre, il persuade l'opinion de la majorité par sa séduction de leurs discours à la manière d'Ulysse et des Sirènes dans l'Odyssée. Or c'est bien pour cela que Platon disqualifie la valeur de l'opinion et la valeur de la majorité pour ce qui concerne la vérité et sa recherche dans la mesure où elle n'est pas sujette à la réflexion. L'opinion est en effet soumise à la séduction du discours, à la rhétorique comme on peut le voir dans le Gorgias. L'opinion se courtise tandis que la vérité doit être connue de manière irréprochable : « La rhétorique est un de ces arts qui relèvent surtout du discours et qu'il y en a d'autres dans le même cas, tâche d'expliquer à quoi se rapporte cette rhétorique qui agit par la parole. [...] La rhétorique est donc, à ce qu'il paraît, l'ouvrière de la persuasion qui fait croire, non de celle qui fait savoir. [...] J'ai souvent accompagné mon frère et d'autres médecins chez quelqu'un de leurs malades qui refusait de boire une potion ou de se laisser amputer ou cautériser par le médecin. Or tandis que celui-ci n'arrivait pas à les persuader, je l'ai fait, moi, sans autre art que la rhétorique. Qu'un orateur et un médecin se rendent dans la ville que tu voudras, s'il faut discuter dans l'assemblée du peuple ou dans quelque autre réunion pour décider lequel des deux doit être élu comme médecin, j'affirme que le médecin ne comptera pour rien et que l'orateur sera préféré, s'il le veut. [.] Le fond de cette pratique est pour moi la flatterie. Elle me paraît comprendre plusieurs parties ; la cuisine en est une. Celle-ci passe pour être un art ; mais, à mon sens, elle n'en est pas un ; c'est un empirisme et une routine. Parmi les parties de la flatterie, je compte aussi la rhétorique, la toilette et la sophistique. [.]À mon avis, la rhétorique est le simulacre d'une partie de la politique. [.]Or la flatterie, qui s'en est aperçue, non point par une connaissance raisonnée, mais par conjecture, s'est divisée elle-même en quatre, puis, se glissant sous chacun des arts, elle se fait passer pour celui sous lequel elle s'est glissée. Elle n'a nul souci du bien et elle ne cesse d'attirer la folie par l'appât du plaisir ; elle la trompe et obtient de la sorte une grande considération. |
3a) La nécessité de séduire n'apparaît alors qu'au sein de la persuasion qui ne se comprend que comme l'appel aux sentiments c'est-à-dire à un raisonnement que l'on pourrait qualifier d'extra-logique. La persuasion renvoie à nos croyances, à nos désirs, et à notre imagination. Ainsi convaincre ce n'est faire qu'appel à la raison et c'est bien ce que l'on peut comprendre lorsque Pascal nous dit dans De l'Esprit Géométrique : « L'art de persuader a un rapport nécessaire à la manière dont les hommes consentent à ce qu'on leur propose, et aux conditions des choses qu'on veut faire croire. Personne n'ignore qu'il y a deux entrées par où les opinions sont reçues dans l'âme, qui sont ses deux principales puissances, l'entendement et la volonté. La plus naturelle est celle de l'entendement, car on ne devrait jamais consentir qu'aux vérités démontrées ; mais la plus ordinaire, quoique contre la nature, est celle de la volonté ; car tout ce qu'il y a d'hommes sont presque toujours emportés à croire non pas par la preuve, mais par l'agrément. Cette voie est basse, indigne et étrangère : aussi tout le monde la désavoue. Chacun fait profession de ne croire et même de n'aimer que s'il sait le mériter ». |
1b) Or c'est bien ce que l'on peut voir à l'œuvre dans les des Méditations Métaphysiques de Descartes. En effet, le doute est notamment une méthode afin d'atteindre un degré de certitude et de vérité tel que l'exigence la connaissance et la science positive. Et c'est notamment à l'origine de l'idéal d'une science parfaite que le doute prend toute sa valeur gnoséologique. Le doute traite les choses comme étant toute des illusions, et c'est pour cela qu'il est hyperbolique et que Descartes a produit la fiction d'un malin génie. L'exemple du doute nos montre l'impuissance de la séduction produite par les sens, par l'imagination et nos désirs à produire un savoir positif. C'est pourquoi toute séduction est inutile pour convaincre car il s'agit de toucher la raison et non le cœur. Tout est pensé donc illusoire jusqu'à obtenir une première certitude sur laquelle fondée tout l'édifice des sciences. C'est pourquoi Descartes reprend aussi dans ce texte la figure d'Archimède. A partir de cela, il faudra procéder avec méthode, celle de la démonstration, et tenir comme illusoire tout ce qui ne pourrait être prouvé. |
2b) Or la vérité du convaincre se comprend dans un discours relatif à la science donc au logos. Or comme le note Platon dans le Théétète : nous sommes à la recherche de l'Etre, c'est-à-dire du logos. L'Etre est l'objet de la science ; ce sur quoi un discours de vérité est possible. Dans l'ascension dialectique de la science l'objet est donc la recherche de l'Etre. Il s'agit donc d'énoncer les vérités sur le monde, des vérités en soi, qui ne soient pas des images de la réalité elle-même. En ce sens la science, et la vérité se comprennent dans une étiologie, c'est-à-dire un recherche des causes, c'est-à-dire d'une remontée au sein des idées. C'est pourquoi le Théétète apparaît comme un dialogue aporétique puisque Socrate refuse de définir la science comme l'opinion, la sensation ou encore l'opinion droite. En effet, la vérité et l'opinion sont donc radicalement différentes. Et c'est bien ce que l'on peut voir chez Platon avec le cas de la ligne dans La République VI, 509d - 511e. L'enjeu général de ce passage est de classifier les différents niveaux ontologiques de l'être ou de la réalité et de les faire correspondre avec différents modes de connaissance. La « parabole » de la ligne permet de schématiser cet argument et de nous orienter (comme une sorte de vecteur) vers la connaissance la plus claire, à savoir celle qui nous fait remonter à l'Idée. L'opinion est une croyance et en ce sens elle est de l'ordre du visible tandis que la science est de l'ordre de l'intelligible. Si la vérité ne peut pas être une croyance c'est bien parce que la croyance manque cruellement d'une assise ontologique. Bien plus faire de la vérité une croyance, ce serait faire du philosophe un homme d'opinion ou un sophiste. En effet, le sophiste est bien un producteur d'image qui pense trouver la vérité dans celle-ci or cela est impossible. Au demeurant c'est ce que l'on peut observer dans l'ascension de la caverne de Platon. Plus exactement, au travers de cette allégorie, cet dialectique ascendante nous montre le chemin que nous parcourons lors de la recherche de la vérité. Il s'agit de se déprendre de l'illusion des phénomènes pour regarder la vérité, le bien en soi qui sera symboliser par le soleil. Et cette distinction entre la science et l'opinion se retrouve dans le mythe de la caverne. En effet, les personnes enchaînées et voyant les ombres portées sur la paroi de la caverne sont dans l'ordre de l'opinion et ce n'est qu'après s'être sorti de ces chaînes afin de remonter à la surface donc métaphoriquement vers l'Idée que la science peut advenir. Science, vérité et opinion et croyance sont donc dans deux ordres de réalité différente l'une le monde de l'apparence et l'autre le monde de l'Idée, des intelligibles, celui de la pensée. En ce sens, persuader c'est faire référence au monde l'opinion et non de du logos c'est-à-dire de la raison. Il semble que l'on s'éloigne de la vérité. |
3b) Mais ce qu'il faut bien remarquer c'est que l'essentiel n'est pas tant que convaincre mais bien de persuaderl'individu c'est-à-dire d'emporter l'adhésion de l'individu définitivement. La conviction d'une personne ne sera toujours que trop fragile par rapport à la persuasion d'un autre. S'il est raisonnable et rationnel de chercher à convaincre par l'argumentation, il n'en demeure pas moins que le mieux est de persuader c'est-à-dire de séduire l'individu lui-même afin de lui donner foi en ce que nous disons. C'est pourquoi Pascal dans De l'Esprit géométrique ajoute : « L'art de persuader consiste autant dans l'art d'agréer qu'en celui de convaincre ». Persuader c'est aller au-delà de la raison, c'est-à-dire au-delà aussi de ce que peut la raison. L'homme selon Pascal s'ouvre alors un champ de compréhension fantastique. Et cette persuasion ne peut se faire que par l'usage de la rhétorique et l'ensemble du travail littéraire dont les Pensées sont le parfait exemple. En effet, dans cet ensemble, Pascal fait œuvre d'une certaine manière d'apologète et cela dans la mesure où il ne peut pas nous convaincre pleinement de l'existence de Dieu par des moyens rationnels mais bien plutôt nous en persuader par l'appel à nos sentiments et à nos croyances ce qui, au demeurant, et bien ce que l'on peut observer dans le « Pari ». C'est d'ailleurs pour cela que Pascal nous dit dans les Pensées : « C'est le cœur qui sent Dieu, et non la raison. Voilà ce que c'est que la foi : Dieu sensible au cœur, non à la raison ». |
1c) Dès on peut voir apparaître que le privilège de la rationalité mathématique vient, en profondeur de la nature même de l'évidence qui sous-tend tout l'appareil déductif en vue de convaincre. La certitude des mathématiques tient, en effet, au modèle même du raisonnement déductif, suite de propositions nécessaires se ramenant à une série d'évidences claires et distinctes : l'esprit perçoit, à chaque étape de son raisonnement, des « natures simples », objets d'intuition intellectuelle. La déduction n'est ainsi qu'une longue suite d'intuitions rationnelles amenant à la conviction scientifique : « Par là, on voit clairement pourquoi l'arithmétique et la géométrie sont beaucoup plus certaines que les autres sciences : c'est que, seules, elles traitent d'un objet assez pur et simple pour n'admettre absolument rien que l'expérience ait rendu incertain, et qu'elles consistent tout entières en une suite de conséquences déduites par un raisonnements. Elles sont les plus faciles et les plus claires de toutes. » Descartes, Règles pour la direction de l'esprit. |
2c) Néanmoins, Platon lui-même reconnaît la nécessité de cette persuasion qui au-delà du convaincre dans les Lois (livre IV) avec ce qu'il appelle le Préambule fait à chaque loi. En effet, il ne s'agit pas simplement de faire obéir les citoyens aux lois mais aussi qu'ils le fassent de bonnes grâce et c'est pour cela par ailleurs que Platon autorisera ici le retour des poètes dans un but essentiellement civique. La persuasion est donc un mal nécessaire compte tenu des capacités de l'homme et de son manque de raison. Plus exactement, il s'agit de avant de promulguer les lois, il est bon d'en donner les raisons et d'en faire précéder le texte d'une sorte de prélude. Joindre à l'intimation la persuasion, et incliner les cœurs à approuver la loi est le meilleur moyen de la faire obéir : « Je voudrais que nos citoyens se portassent avec toute la docilité possible à la pratique de la vertu ; et il est évident que c'est à quoi le législateur tâchera de les amener dans toute la suite de ses lois. [718d] [...]Pour moi, mes amis, je vois qu'il est encore nécessaire d'employer, à l'égard des lois, un troisième moyen dont on ne se sert point aujourd'hui. La prescription tyrannique, que nous avons comparée aux prescriptions de ces [723a] esclaves qui exercent la médecine, est, à proprement parler, la loi pure; ce qui la précède, et qui est destiné à produire la persuasion dans les esprits, la produit en effet, et fait l'office de prélude ; car tout ce préambule où le législateur essaie de persuader, ne me paraît avoir d'autre but que de disposer celui auquel la loi s'adresse, à recevoir avec bienveillance, et par conséquent avec docilité, la prescription, qui est la loi ; voilà pourquoi ce préambule serait plus convenablement appelé, selon moi, le prélude que la raison de la loi. Après ce [723b] que je viens de dire, ne reste-t-il plus rien à ajouter? Oui, ajoutons que le législateur ne doit jamais faire aucune loi sans prélude, en sorte que ces deux choses soient aussi distinctes dans son ouvrage, que le sont entre elles les deux méthodes législatives que nous avons citées ». |
3c) La conviction relève alors de la raison tandis que la persuasion du cœur et cette dernière sera toujours plus forte que la conviction dans la mesure où elle n'enlève pas l'adhésion de son public. Le persuadé fait corps avec ce que l'on vient de lui montrer. Le convaincu reste toujours extérieur et ce qu'une fois qu'il en aura été persuadé qu'il sera pleinement convaincu. C'est en ce sens alors que l'on peut comprendre cette citation de Pascal dans les Pensées : « la dernière démarche de la raison est de reconnaître qu'il y a une infinité de choses qui la surpassent. Elle n'est que faible si elle ne va jusqu'à connaître cela ». Cependant, cela ne signifie pas que toute puissance de connaissance soit réduite à néant, bien au contraire : « nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le cœur ; c'est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement, qui n'y a point de part, essaye de les combattre [...] Et c'est sur ces connaissances du cœur et de l'instinct qu'il faut que la raison s'appuie, et qu'elle y fonde tout son discours. (Le cœur sent qu'il y a trois dimensions dans l'espace et que les nombres sont infinis ; et la raison démontre ensuite qu'il n'y a point deux nombres carrés dont l'un doit le double de l'autre. Les principes se sentent, les propositions se concluent ; et le tout avec certitude, quoique par différentes voies.) Et il est aussi inutile et ridicule que la raison demande au cœur des preuves de ses premiers principes, pour vouloir y consentir, que le cœur demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu'elle démontre, pour vouloir les recevoir. Cette impuissance ne doit donc servir qu'à humilier la raison, qui voudrait juger de tout, mais non pas à combattre notre certitude, comme s'il n'y avait que la raison capable de nous instruire ». Et c'est en ce sens aussi que l'on peut comprendre que le cœur a ses raisons que la raison ignore. |
TRANSITION : |
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CONCLUSION : |
Ainsi n'est-il pas nécessaire de séduire pour accéder à la vérité c'est-à-dire convaincre son auditoire par le sentiment ou l'illustration. Ce serait alors faire face à ce que l'on pourrait appeler un obstacle épistémologique. Mais n'est-il pas meilleur de persuader dans un but didactique ? |
Si l'on peut condamner la séduction, elle n'en demeure pas moins utile dans sa fonction didactique en vue de transformer les cœurs et assurer définitivement par la conviction l'adhésion des individus. L'homme n'est peut-être pas alors l'animal rationnel qu'il croit être. |
Dès lors, on peut dire que s'il n'est pas nécessaire d'user de la séduction pour convaincre, celle-ci demeure utile d'un point de vue didactique afin de s'assurer de la conversion des cœurs et de la croyance fondamentale et intime du bien fondée d'un fait ou d'une vérité que l'on pourra renforcer par la preuve scientifique et rationnelle. Il n'en reste pas moins que la persuasion est le premier stage amenant la conviction bien la persuasion ayant affaire au cœur dépasse le champ réduit de la rationalité. |
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Exemple = Le théorème de Pythagore est un théorème de géométrie euclidienne qui met en relation les longueurs des côtés dans un triangle rectangle : le carré de la longueur de l'hypoténuse, qui est le côté opposé à l'angle droit, est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés: c2 = a2 + b2.
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Un exemple d'une démonstration algébrique vraie :
1b)
La conscience ne peut pas se tromper sur elle-même, ni sur sa nature, ni sur son existence. C'est même la seule faculté qui nous donne une vérité de fait totalement indubitable. Descartes parvient à cette idée en appliquant une méthode exigeante de recherche de vérité. Il force délibérément l'exercice du doute sur des affirmations conçues comme allant de soi. Sa méthode est la suivante : tout énoncé qui pourra contenir la moindre parcelle d'incertitude sera considéré comme faux. Le but étant de voir ce qui pourra résister à ce doute corrosif, à ce tamis très fin ne laissant rien passer.
b) Etapes du doute
Ainsi, la réalité extérieure, telle qu'elle m'apparaît par les sens, doit être mise entre parenthèses, car les sens nous trompent parfois. De même pour mon corps : les sensations physiques ne sont pas fiables sur ce qu'elles sont censées manifester. Les manchots sentent parfois leur bras manquant comme s'il les démangeait. De façon plus générale, il nous arrive de rêver marcher ou tomber alors qu'il n'en est rien. Ce qui amène Descartes à envisager que rien de ce que l'on se représente n'est vrai, ni réel. Du moins n'en possédons-nous pas la certitude absolue. S'il existait un malin génie, un dieu trompeur qui nous donne la représentation mentale de tout ce que nous voyons et vivons, mais sans que cela n'existe réellement, nous aurions la même impression d'évidence que dans la vie courante.
c) Le cogito
En supposant que je me trompe sur chaque chose, chaque fait que je me représente, j'ai conscience que ma pensée s'exerce. Voilà quelque chose de réel. Je pense, j'existe : ce sont deux vérités indubitables. Pour être plus précis, c'est parce que je pense et possède une conscience de moi comme être pensant que je sais que j'existe. « Je pense, donc je suis », dit Descartes. En latin, « cogito ergo sum ».
1c) Illustration avec des syllogismes : « Inventé » par Aristote, le syllogisme se présente comme un modèle de raisonnement déductif qui, partant de deux propositions catégoriques (les prémisses), aboutit à une troisième (la conclusion). Sa forme est rigoureusement réglée par l'utilisation de termes qui, en fonction de leur extension conceptuelle, occupent des places bien définies. La première prémisse (la Majeure) contient le grand (a) et le moyen (b) terme tous les hommes (b) sont mortels (a). La seconde prémisse (la Mineure) introduit le petit (c) terme : Socrate (c) est un homme. La conclusion relie le petit et le grand terme : donc Socrate est mortel.Liens utiles
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