Essai sur les moeurs de de VOLTAIRE

Essai sur les moeurs de  de VOLTAIRE, 1756, Classiques Garnier.

• Aboutissement des travaux historiques de Voltaire, cet Essai est une tentative d'histoire universelle destinée à corriger l'étroitesse de celle de Bossuet (Discours sur l’histoire universelle).

• Tandis que Bossuet s’est limité aux peuples témoins et bénéficiaires de la Révolution chrétienne, et s’est arrêté au règne de Charlemagne, Voltaire ne revient que brièvement sur le monde gréco-romain, mais prend en considération la Chine, l’Inde et les pays musulmans, et s’attache à décrire avec soin les siècles postérieurs à Charlemagne. Selon ses principes habituels (cf. Le Siècle de Louis XIV), il étudie l'esprit, les mœurs, les usages des nations principales, appuyés sur des faits qu’il n’est pas permis d’ignorer. Il est l’un des premiers à s’intéresser aux techniques et à l'économie. Son livre repose sur une documentation plus solide qu’on ne l’a parfois prétendu, et il a le mérite d’opérer un choix critique entre l'accessoire et l’essentiel, les fables et les faits. L’histoire devient ainsi, grâce à Voltaire, l’objet d’une connaissance rationnelle, et, de cette connaissance, il fait un instrument d’action en faveur de la civilisation, cherchant tous les événements qui servent le progrès de l’humanité et dénonçant tous les obstacles qui le contrarient, les superstitions, les impostures, l’intolérance religieuse, le servage, l’esclavage, toutes les injustices et tous les crimes contre l’humanité. Ce ramas de crimes, de folies et de malheurs, il le peint pour aider les hommes à s’en libérer, car il fait crédit à la nature humaine, de sorte que sa conclusion, malgré son amertume, est un acte de foi dans les principes d’ordre et de progrès.

• Le double mérite de Voltaire est de rapporter à l’humanité sa réflexion sur l’histoire et de chercher à aider les hommes à maîtriser eux-mêmes leur destin.