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Esprit (Gezst) - Schelling

Esprit (Gezst)

• Est esprit ce qui est pour soi-même.

•• À la différence du corporel, qui a en dehors de lui sa limitation, ou la force qui le nie, est spirituel ce qui a en soi sa force de négation, même si le corporel n’est jamais que de l’esprit figé ou coagulé. L’esprit, disent les Conférences de Stuttgart, est « une flamme qui brûle à partir d’elle-même », une rage (Sucht) de l’être (O. M., 242). « Nature invisible », comme la nature est « esprit visible », l’esprit est originairement vouloir, non pas vouloir de ceci ou cela, mais vouloir ne se voulant que lui-même, la volonté n’étant autre chose à son tour que « l’esprit dans l’esprit » (O. M., 247). Schelling distingue Geist du français esprit, mais aussi du grec nous comme du grec pneuma, et de l’hébreu rûach.

••• Dans la mesure où l’esprit pensé comme ce qui est auprès de soi constitue l’ultime point de transfiguration, ou la suprême unité au sein de laquelle tout conflit est surmonté, Schelling a pu appeler « système de l’esprit » le système parvenu à son point d’achèvement. Le « ce qui sera » est esprit, esprit achevé et absolu, le futur étant lui-même interprété en un sens volontatif, et l’une des nombreuses variantes de l’interprétation schellingienne d’Exode III, 14 peut dès lors s’énoncer : « je serai qui je serai, c’est-à-dire je serai qui je veux être » {Phil. Rév., II, 119). Si le règne de l’Esprit correspond à un temps encore à venir, à la faveur d’une régénération du christianisme, on a pu situer Schelling au sein de la « postérité spirituelle de Joachim de Flore » (H. de Lubac).

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