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Esprit critique (thème littéraire) / NOUVELLE CRITIQUE

Capacité intellectuelle d'examiner librement tout ce qui s'offre à l'esprit, avec le souci de parvenir à la vérité, sans préjugés, en sachant douter des jugements préétablis et de soi-même. Son contraire est le Conformisme. Ne pas le confondre avec l'esprit de critique qui n'est qu'une propension au dénigrement. 1 Du XVIe au XVIIIe siècle, le mérite de beaucoup d'oeuvres est d'avoir revendiqué et enseigné le libre exercice de l'esprit critique : Montaigne, Essais; Descartes, Discours de la méthode; Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes; Bayle, Pensées sur la comète; Montesquieu, Lettres persanes; Voltaire, Lettres philosophiques, Essai sur les moeurs, Dictionnaire philosophique; Diderot, Encyclopédie; Rousseau, Discours. 2 La défense des droits de l'esprit critique n'est jamais achevée. C'est l'honneur de la littérature et de la philosophie d'y veiller.
NOUVELLE CRITIQUE. Ensemble d’œuvres qui, dans les années 1960, ont renouvelé l’analyse littéraire en s’inspirant des données ou des méthodes des sciences humaines (psychanalyse, linguistique, sociologie). Elles déclenchèrent, ce faisant, les foudres de la critique universitaire traditionnelle. Roland Barthes fut l’une des figures représentatives de la nouvelle critique (1915-1980).
NOUVELLE CRITIQUE - Terme par lequel on désigna dans les années 60 un certain nombre d’écrivains que rassemblait le refus de la critique universitaire traditionnelle. On range d’ordinaire parmi les représentants de la nouvelle critique Roland Barthes, Jean-Pierre Richard, Charles Mauron, Jean-Paul Weber et Jean Starobinski. Ceux-ci avaient peu de chose en commun sinon la volonté d’ouvrir l’étude de la littérature à de nouveaux langages et à de nouveaux instruments d’investigation tels que la linguistique, l’existentialisme, la psychanalyse ou le marxisme. Ils repoussaient ainsi les méthodes d’une critique universitaire qui, à leurs yeux, s’en tenait trop souvent à la biographie de l’auteur et à la paraphrase de son texte. La nouvelle critique dut une large part de sa célébrité à la violente querelle qui opposa en 1965 Raymond Picard à Roland Barthes au sujet de la publication par ce dernier d’un ouvrage intitulé Sur Racine. Professeur en Sorbonne, Picard reprochait à Barthes le caractère systématique et le délire théorique de la nouvelle critique. Barthes affirmait de son côté la nécessité pour chaque époque de réinterroger avec son langage propre les grandes oeuvres littéraires du passé.