Databac

Érasme de Rotterdam

Érasme de Rotterdam

(Didier, 1469-1536.) Penseur hollandais né à Rotterdam. Esprit européen et cosmopolite, il séjourne en France et en Italie et meurt à Bâle.

♦ Dans son ouvrage le plus connu, Éloge de la folie, œuvre non-conformiste, il fait la satire des mœurs de son temps et du monde. La folie qu'il personnifie est, selon lui, omniprésente et constitue le « ressort caché de la vie ».

♦ S'appuyant sur l'autorité du pape, il fait paraître en 1516 une traduction du Nouveau Testament rejetée par les milieux les plus traditionnalistes, qui l’accusent d'avoir « pondu l'œuf que Luther a couvé ». Mais en 1524 il publie son Essai sur le libre arbitre où il défend la conception catholique des rapports de la nature et de la grâce, contre les assertions de Luther, qui nie l'aptitude de l'homme au bien à cause du péché : en raison de son « serf arbitre » l'être humain, quoi qu'il fasse et en dépit de sa bonne volonté, est incapable d'être sauvé sans l’aide de Dieu. Luther affirme que toute participation humaine allant dans ce sens est une offense faite à Dieu, et il dénonce l'usage par Érasme de la raison, cette « concubine du diable ». Érasme, en revanche, pense que l'homme a le pouvoir, s'il le veut, de concourir activement à son salut : la volonté humaine, qui se confond avec le libre arbitre, coopère efficacement avec la grâce divine.

« Prince de l'humanisme », Érasme, confiant dans la nature humaine, pratique la tolérance et professe un spiritualisme chrétien fidèle à l'Évangile.

Œuvres principales :

Éloge de la folie (1511) ; « Essai sur le libre arbitre » (1524) in La Philosophie chrétienne (Vrin).

ÉRASME, en latin Desiderius Eras-mus Roterodamus, humaniste et philosophe hollandais (Rotterdam v. 1469 - Bâle 1536). Fils illégitime, il choisit de s'appeler Erasmus, c'est-à-dire « Aimable ». Il obtient une bourse pour étudier à Paris, compose en Angleterre (1502) son Eloge de la folie, qu'il publiera à Paris (1511),. se fixe à Bâle dès 1521, correspond avec Luther, les papes Jules II et Clément VII, compose les Colloques. Curieux des idées nouvelles, humanisme et aussi protestantisme, il se préoccupa d'en marquer tout à la fois les mérites (ce qui lui aliéna les partisans de la tradition) et les limites (ce qui lui aliéna les partisans de la Réforme). Il reste, pour l'homme moderne, un des pionniers de l'esprit de tolérance.




Humaniste hollandais, ordonné prêtre en 1492, il vint compléter ses études à Paris en 1495 puis commença à voyager à travers l'Europe cultivée, séjournant successivement en Angleterre (1499/1500, 1504/06, 1509/16), où il se lia avec les humanistes John Colet, Thomas More, John Fisher et Latimer et avec le roi Henri VIII ; en Italie (1506/09), où il obtint le grade de docteur à Bologne et fut bien accueilli par Jules II et par le futur Léon X ; à Paris, où il refusa les offres de François Ier, qui voulait le placer à la tête du Collège de France ; en Flandre (1516/21), où Charles Quint lui donna le titre de conseiller avec une pension de 200 florins. En 1521, il vint se fixer à Bâle auprès de son ami l'imprimeur Froben, pour surveiller l'impression de ses œuvres complètes (traductions, commentaires, essais, poèmes…). À partir de 1522, il s'opposa à Luther sur des questions théologiques, et le ton monta entre les anciens amis, divisant l'Europe, notamment germanique, déjà très agitée par les querelles politiques et religieuses. Lorsque l'introduction de la Réforme à Bâle, en 1529, parut menacer la paix religieuse et que lui-même subit de fortes pressions de la part des réformés, Érasme se réfugia à Fribourg-en-Brisgau, mais revint en 1535 à Bâle, où il passa les derniers mois de sa vie. Érasme fut le maître incontesté des humanistes chrétiens du début du XVIe s. Écrivain d'une érudition immense, il eut pour principal souci de réformer le christianisme de l'intérieur, par un retour aux sources scripturaires, en l'allégeant du poids des superstitions et de la confusion livresque de la scolastique.

Liens utiles