épilogue
épilogue
Conclusion d’une fable ou d’un récit.
Commentaire
L’épilogue a souvent une valeur morale. Il peut résumer l’action, proposer le jugement de l’auteur, ériger l’anecdote en modèle universel. Il peut également présenter la suite du récit en quelques mots.
Exemple
Eugénie marche au ciel dans un grand cortège de bienfaits. La grandeur de son âme amoindrit les petitesses de son éducation et les coutumes de sa vie première. Telle est l’histoire de cette femme qui n’est pas du monde au milieu du monde, qui faite pour être magnifiquement épouse et mère n'a ni mari, ni enfants, ni famille. Depuis quelques jours, il est question d’un nouveau mariage pour elle. Les gens de Saumur s’occupent d’elle et de M. le marquis de Froidfond dont la famille commence à cerner la riche veuve comme jadis avaient fait les Cruchot. Nanon et Cornoiller sont, dit-on, dans les intérêts du marquis, mais rien n’est plus faux. Ni la grande Nanon, ni Cornoiller n’ont assez d’esprit pour comprendre les corruptions du monde. (Honoré de Balzac, Eugénie Grandet.)
EPILOGUE nom masc. - Texte ou discours par lequel s’achève une oeuvre. ÉTYM. : formé à partir du grec avec epi = « sur », « qui couronne » et logos = « discours ». Dans le théâtre antique - mais encore chez Shakespeare -, est un bref discours par lequel un des acteurs, une fois l’action terminée, présente au public ses propres commentaires sur la pièce et demande l’indulgence de celui-ci pour la représentation qui vient de s’achever. Personne mieux que Shakespeare n’a su utiliser les ressources de l’épilogue. Ainsi dans Le Songe d'une nuit d'été où Puck suggère au spectateur qu’il est lui-même pris dans ce jeu entre rêve et réalité que met en scène la pièce à laquelle il vient d’assister. Ou encore dans Comme il vous plaira où Rosalinde s’adresse au spectateur en jouant de l’ambiguïté sexuelle autour de laquelle la pièce vient tout entière de tourner. L’épilogue devient alors la dernière arme du dramaturge, celle par laquelle l’auteur attire le spectateur dans ce qu’il ne croyait être qu’une simple représentation et qui se découvre à l’image de sa propre existence. Hors du théâtre, l’épilogue se présente soit comme un résumé soit comme un dernier élément du récit qui permet, après coup, d’en préciser la portée, d’en compléter la signification. Ainsi, on pourra définir les dernières pages de L'Education sentimentale de Flaubert comme l’épilogue du roman : l’histoire est achevée, le récit est bouclé et, après de nombreuses années, les deux protagonistes - Frédéric Moreau et son ami Deslauriers - se retrouvent pour évoquer un souvenir lointain de leur enfance qui semble renvoyer au néant toute l’histoire qui vient de nous être contée, qui en accuse l’échec et l’inutilité.