EPICURE : LE BONHEUR EST LA FIN DE LA VIE
EPICURE : LE BONHEUR EST LA FIN DE LA VIE
Pour Épicure, « le plaisir est le commencement et la fin d'une vie bienheureuse ». Mais ce plaisir doit être un plaisir constant, stable, ce qu'Epicure nomme le « plaisir en repos » ; car si le plaisir est « en mouvement », c'est-à-dire si l'absence de plaisir ou la peine lui succèdent, le plaisir n'est pas complet ni parfait. Le bonheur consistera donc à éviter les plaisirs des sens, éphémères et causes de troubles, pour jouir de ce plaisir parfait qu'est la sérénité de l'âme délivrée de tout désordre et de toute crainte : l'ataraxie.
« Nous disons que le plaisir est la fin de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs des hommes débauchés ni de ceux qui consistent dans la jouissance, comme l’imaginent certaines gens, mais nous entendons le plaisir comme l’absence de douleur pour le corps, l’absence de trouble pour l’âme. Car ce ne sont ni des beuveries et des festins à rien plus finir, ni la jouissance de jeunes garçons ou de femmes, ni la dégustation de poissons et de toute la bonne chère que comporte une table somptueuse, qui engendrent la vie heureuse, mais c’est un entendement sobre et sage, qui sache rechercher les causes de tout choix et de toute aversion et chasser les opinions fausses, d’où provient pour la plus grande part le trouble qui saisit les âmes. Or le principe de tout cela, et par conséquent le plus grand bien, c'est la prudence. Et voilà pourquoi la prudence est une chose plus précieuse que la philosophie elle-même ; car c’est elle qui donne naissance à toutes les autres vertus, en nous enseignant qu'il est impossible de vivre heureusement sans vivre avec prudence, honnêteté et justice, comme il est impossible de vivre avec prudence, honnêteté et justice sans vivre par là même heureusement. »
Epicure, Lettre à Ménécée
ordre des idées
1) Une thèse générale : « le plaisir est la fin de la vie ».
2) Précision : ce plaisir n'est pas celui des sens, mais le plaisir parfait qui consiste dans l'absence de douleur dans le corps (l'aponie) et l'absence de trouble dans l'âme (l'ataraxie).
3) Une observation : c'est Imprudence qui conduit à cette absence de trouble. (La prudence, en grec phronêsis, consiste dans la force de l'esprit et dans la connaissance de la vérité.)
4) Conclusion : la prudence est la condition nécessaire et suffisante du bonheur.
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