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Épicure: Le bonheur au présent dans le jeu de la peine et du plaisir

Le bonheur au présent dans le jeu de la peine et du plaisir

L'accès au bonheur ne passe-t-il pas cependant par la recherche d'une satisfaction de ses désirs ? Epicure répond que la satisfaction du désir est un bien, mais qu'il faut ne viser que les désirs naturels au bien-être du corps et de l'âme et ce seulement pour éviter la souffrance. Le bonheur n'est pas le fruit de la luxure. Soit, mais la vision du sage qui se contente d'un morceau de fromage et d'un verre d'eau fraîche ne saurait nous satisfaire. C'est le jeu de la peine et du plaisir qui est la vie même. Le plaisir s'éprouve donc dans l'acte même de changer d'état. Sentir sa vie, éprouver une jouissance, ne sont rien d'autre que se sentir continuellement poussé à sortir de l'état présent, ce qui doit amener chaque fois le retour de la douleur. Proposer donc l'absence de douleur ou ataraxie comme idéal, c'est oublier que la douleur est l'aiguillon de l'activité. Sans elle, la vie viendrait à s'éteindre. Le sage qui ne se trouble jamais a installé la mort dans sa vie. Le bonheur ne saurait donc résider dans l'absence totale de douleur ni dans une complète satisfaction des désirs. Le bonheur se vit au quotidien, ce qui n'exclut pas la capacité de se projeter vers l'avenir.

« Ataraxie » : substantif formé de a privatif et d'un dérivé de taraxis, « action d'agiter, de troubler ». L'ataraxie est l'absence d'agitation, la paix de Pâme, la tranquillité d'esprit — un état psychologique recherché par la majorité des philosophes grecs de l'époque tardive.

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