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Èpaminondas, général thébain

Èpaminondas, général thébain (Thèbes v. 418-Mantinée 362 av. J.-C.).

Il était le fils de Polymnis, d’une vieille famille thébaine réduite à la pauvreté. Il reçut cependant une éducation soignée, apprenant la musique, la danse, la philosophie et l’éloquence. Il se distingua en 385 lorsque, aux côtés des Spartiates, les Thébains combattirent à Mantinée contre les Arcadiens. Il sauva la vie à Pélopidas, tenant tête seul à une multitude d’adversaires avant d’être libéré par l’intervention Spartiate. Avec Pélopidas, il appartenait au parti démocratique, mais lorsque, peu après, les Spartiates s'emparèrent de la Cadmée, la citadelle de Thèbes, et que les oligarques installés à Thèbes eurent chassé Pélopidas avec les démocrates, Épaminondas ne fut pas inquiété parce qu’on considérait qu’il n’était bon que pour la philosophie. Pélopidas rétablit la démocratie et chassa la garnison Spartiate, et Épaminondas fut envoyé comme député à Sparte (372) pour traiter de la paix d’Antalcidas ; il refusa d’appliquer le traité en Béotie tant que les Lacédémoniens, de leur côté, ne rendraient pas la liberté aux cités du Péloponnèse. Sparte répondit en déclarant la guerre et envoya en Béotie le roi Cléombrote à la tête de 11 000 hommes ; Épaminondas vint à sa rencontre avec 6 500 combattants dans la plaine de Leuctres. Pour compenser sa faiblesse, Épaminondas rompit avec la tradition en inventant une nouvelle stratégie, dite du « front refusé », par laquelle il renversa l’armée Spartiate, qui laissait sur le champ de bataille 4 000 hommes, dont 400 homoioi et leur roi —► royauté Spartiate. Par cette victoire, Épaminondas donna l’hégémonie à Thèbes, qu’elle conserva tant qu’il vécut. Il passa dans le Péloponnèse, bâtit en Arcadie Mégalopolis et vint jusque devant Sparte, qui fut sauvée par une crue de l’Eurotas et par l’annonce de l’arrivée d’Iphicrate à la tête d’Athéniens. Il passa en Messénie, qu’il libéra du joug lacédémonien et fonda Messène. De retour à Thèbes, il fut accusé d’avoir gardé son commandement au-delà du temps légal, puis acquitté et renvoyé dans le Péloponnèse. Il ne put prendre Corinthe, défendue par l’Athénien Chabrias, mais il ravagea la Laconie. L’année suivante, il perdit son rang de béotarque (367) pour avoir épargné des vaincus lors du siège de Corinthe. C’est donc comme simple soldat qu’il participa à l’expédition envoyée en Thessalie pour délivrer Pélopidas, capturé par Alexandre, tyran de Phères. L’armée n’essuya que des échecs et, rentrée à Thèbes, elle fut renvoyée sous le commandement d’Épaminondas, qui vainquit Alexandre et libéra Pélopidas. Il fit ensuite construire une flotte de cent trières, à la tête de laquelle il alla soulever contre Athènes les cités maritimes de la seconde ligue Athénienne et rallia à Thèbes, Rhodes, Chios et Byzance, après avoir battu l’Athénien Lachés. Revenu en 362 dans le Péloponnèse, appelé par les Tégéates, il se heurta aux armées de Sparte et d'Athènes, commandées par Agésilas. Il mit une nouvelle fois en déroute ses ennemis à Mantinée, mais fut tué en les poursuivant.

Épaminondas (mort en 362 av. J.-C.) ; général thébain.

La suprématie de Sparte sur la Grèce reconnue par les Perses dans « la Paix du roi » (386) est remise en cause par le redressement de Thèbes. En 379, Pélopidas (364) chasse la garnison lacédémonienne de la citadelle de Thèbes, puis Thèbes reconstitue à son profit la ligue béotienne et gagne l’alliance d’Athènes. Lorsqu’en 371, au cours d’une conférence de paix réunie à Sparte, les représentants de Thèbes dirigés par E. se voient refuser le droit de signer le traité au nom de tous les Béotiens, sous prétexte que cela contrevenait au principe d’autonomie de chaque cité, les Thébains se retirent de la conférence. L’attaque déclenchée par Sparte près de Leuctres en Béotie pendant l’été 371 s’achève en hécatombe grâce à l’innovation tactique employée par E. (phalange oblique, en formation en coin au lieu de la formation en ligne, associée à la concentration des troupes sur l’aile gauche au lieu du traditionnel renforcement à droite). Ce qui assure à Thèbes la prépondérance sur la Grèce centrale. Nous avons peu d’informations sur la vie d’É. avant cette victoire, sinon qu’il est né dans une grande famille de Thèbes, qu’il fut élevé selon les principes stricts de l’école de Pythagore et fut chargé avec son ami Pélopidas, son cadet, de réorganiser l’armée thébaine après la chute de la Cadmée (379). Elus tous deux plusieurs fois béotarques, ils exercent une influence décisive sur la ligue après leur victoire. Tandis que Pélopidas livre bataille aux voisins du Nord (Thessalie, Macédoine), É. s’engage dans le Péloponnèse (370-369) agité de soubresauts depuis le déclin de Sparte. Il aide les Arcadiens à se soustraire au pouvoir Spartiate, en contribuant à la fondation d’un nouveau centre politique (Mégalopolis), marche jusqu’à Sparte, ravage la Laconie, aide la Messénie à retrouver sa liberté. Nouvelles interventions, plus modestes, en 369 et 367. L’essor de Thèbes mène à une rivalité avec Athènes : É., par la construction de sa propre flotte, avec laquelle il soulève Byzance en 364, espère ébranler le prestige naval d’Athènes. Des soulèvements en Arcadie donnent lieu en 362 à sa quatrième expédition dans le Péloponnèse. Une attaque surprise de Sparte échoue. Devant Mantinée, É. remporte une victoire sur Sparte et ses alliés du moment (Arcadiens et Athéniens), mais il est mortellement blessé dans un assaut. L’Antiquité vit en lui un être humain, un soldat et un homme d’État exceptionnels. Aujourd’hui, on tend à minimiser son rôle.




Général et homme politique thébain. En 379, il aida Pélopidas à chasser les Lacédémoniens qui s'étaient emparés quatre ans plus tôt de la Cadmée, citadelle de Thèbes. Réorganisant complètement l'armée thébaine, il battit à nouveau l'armée spartiate à Leuctres (juill. 371), et cette défaite porta un coup décisif à la puissance de Sparte. Épaminondas envahit la Laconie, enleva la Messénie à la puissance de Sparte (370), puis mena dans le Péloponnèse une deuxième (368) et une troisième (367) campagne victorieuse, permettant à Pélopidas de faire reconnaître Thèbes par la Perse comme la première puissance grecque (367). Au début de l'été 362, portant de nouveau la guerre dans le Péloponnèse, il battit encore les Spartiates à Mantinée, mais fut blessé mortellement dans le combat. Sa mort arrêta l'expansion de Thèbes, qui dut accepter une paix blanche avec Sparte.

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