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enflure

L’enflure est un vice du style : elle tient essentiellement à l’élocution. C’est la manière de grossir l’expression. Ce vice pose un problème, dans la mesure où, d’une part, il est évidemment diversement appréhendé selon des esthétiques rhétoriques différentes, voire contradictoires, où, d’autre part, il ne saurait recevoir la même appréciation selon les genres, et où, enfin, il n’est que le passage à la limite «incontrôlé» de certains caractères comme l’amplification sous ses diverses formes. Quoi qu’il en soit, on peut énumérer les traits qui concourent à créer de l’enflure : emploi surabondant de mots extraordinaires, surtout par rapport à une matière triviale ; construction de phrases longues et compliquées; usage immodéré de toutes sortes de figures, à la fois dans leur quantité, leur organisation, leur mélange et leur structure de signification (par exemple, pour les articulations de sens dans les comparaisons et les métaphores, «tirées de trop loin ») ; action outrée. Comme on le voit, il s’agit chaque fois de l’application d’un jugement de valeur sur un excès, toujours référé au manque d’appropriation des moyens à la nature du propos considéré.

=> Éloquence, élocution, style, action; vices, affecté; sécheresse; niveau, genre ; figure, amplification, comparaison, métaphore; convenant, bienséances.