encyclopédie
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Ouvrage qui présente l’ensemble des connaissances humaines dans tous les domaines. Ouvrage qui présente l’ensemble des connaissances humaines dans un domaine particulier. Commentaire La première encyclopédie entre 1751 et 1772, a été réalisée sous la direction de D’Alembert et de Diderot. Ce Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers en 35 volumes traduit la prise de conscience d’un savoir universel ainsi que la volonté de diffuser largement ce savoir. Engagé, il traduit bien l’esprit et les passions du siècle des Lumières. Aujourd’hui, toutefois, les encyclopédies obéissent à des règles de neutralité qui en font des ouvrages de référence. Soumises à des refontes constantes en raison de l’évolution des sciences et des techniques, elles feront, dans les années à venir, l’objet d’un traitement informatique.
Citation Il y a des têtes étroites, des âmes mal nées, indifférentes sur le sort du genre humain, et tellement concentrées sur leur petite société qu’elles ne voient rien au-delà de son intérêt. Ces hommes veulent qu’on les appelle bons citoyens ; et j’y consens, pourvu qu’ils me permettent de les appeler méchants hommes. On dirait, à les entendre, qu’une Encyclopédie bien faite, qu’une histoire générale des arts ne devrait être qu’un grand manuscrit soigneusement renfermé dans la bibliothèque du monarque, et inaccessible à d'autres yeux que les siens ; un livre de l’Etat et non du peuple. (Denis Diderot, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, article « Encyclopédie ».)
ENCYCLOPÉDIE ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, traduction de la Cyclopaedia de l'Anglais Chambers, dont le libraire Le Breton confia, en 1745, la traduction à Diderot, et dont celui-ci, aidé de D'Alembert, fit une œuvre parfaitement originale. La publication de l'ouvrage s'échelonne de 1751 à 1780 : 17 volumes in-folio et 11 volumes de planches paraissent de 1751 à 1772; 5 volumes de suppléments, qui ne sont pas de Diderot, paraissent en 1777, et 2 volumes de planches en 1780. Le Discours préliminaire, de D'Alembert, définit les principes de tout enchaînement de nos connaissances, qui se lient selon la mémoire, l'imagination, la raison, et esquisse une histoire des progrès de l'esprit humain. On doit à Voltaire les articles « élégance », « éloquence », « esprit », « imagination » ; à Montesquieu l'article « goût » ; à Rousseau les articles sur la musique; à Helvétius et à l'abbé de Condillac les développements de philosophie; la théologie à l'abbé Yvon; la chimie à d'Holbach; l'histoire naturelle à Daubenton; la critique littéraire à Marmontel; la grammaire à Dumarsais; l'économie politique à Turgot. C'est Diderot qui en fut l'âme et le promoteur. Pour la première fois, un dictionnaire est créé, qui peut satisfaire à toutes les curiosités. Quant à la philosophie de l'ouvrage, c'est l'esprit de Descartes qui peut la définir, dont la raison est appliquée à tous les problèmes spirituels : un esprit analytique et critique, condamnant le fanatisme des prêtres et les croyances ridicules, ainsi que l'autorité et la tradition au nom du progrès des sciences.
Encyclopédistes, collaborateurs de l'Encyclopédie de Diderot (1751 à 1772), dont le plus remarquable fut D'Alembert; on trouve parmi eux l'abbé de Prades et Helvétius. Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Condillac, Daubenton participèrent à l'ouvrage, notamment à partir de 1760. Le rationalisme, l'esprit critique, le matérialisme même d'Helvétius, enfin et surtout l'esprit révolutionnaire de l'ouvrage ont exercé une influence profonde et durable : ils ont marqué le terme de l'autorité de l'Eglise sur la pensée philosophique, et déterminé les conditions spirituelles de la Révolution et de la démocratie.
ENCYCLOPÉDIE nom fém. - Livre dans lequel on vise à consigner l’ensemble des connaissances disponibles.
ÉTYM. : le terme vient du grec enkuklios paideia (en = « dans », kuklos = « cercle », paideia - « éducation ») qui signifie « éducation complète », « éducation qui fait le tour des connaissances ». Le premier ouvrage français portant un tel titre semble avoir été L’Encyclopédie des beaux esprits, contenant les moyens de parvenir à la connaissance des belles sciences de Saunier (1657). La plus célèbre des encyclopédies reste cependant celle que l’on désigne parfois comme l’Encyclopédie. Il s’agit de celle qui fut dirigée par Diderot, et pendant un temps par d’Alembert. Le projet, qui nécessita vingt-sept années de travail et qui s’acheva en 1765, était de dresser le bilan des acquis de l’esprit humain pour en mesurer les progrès historiques. Les collaborateurs furent variés et parfois prestigieux. On compte parmi eux, de manière épisodique il est vrai, Montesquieu, Voltaire et Rousseau. Les sujets abordés étaient d’une très grande diversité : on traitait des problèmes philosophiques et politiques, mais on s’attachait aussi à présenter le monde de la science, de l’économie et des techniques. La partie critique se trouvait souvent dans des articles où la censure n’était pas tentée de la chercher. Ainsi, l’article « Christianisme » est acceptable, mais à « Junon » le culte des saints et de la Vierge est assimilé aux superstitions païennes. Quant à la critique des moines, elle figure à l’article « Capuchon ». L’entreprise fut un véritable succès commercial, mais surtout, malgré la censure, l'Encyclopédie réussit à être le lieu d’une mise en question collective et raisonnée des structures de la société et du savoir qui en fait l’un des textes les plus importants et les plus représentatifs de l’esprit des Lumières.