EMMANUEL Pierre
EMMANUEL Pierre 1916-1984
Né près de Tarbes, il vient à la poésie en 1940 (Elégies), après des études de mathématiques. Son second recueil, Tombeau d'Orphée (1941) fit sensation par son lyrisme impétueux, ses images abruptes et ses hérissements de mots marqués de majuscules. Durant la guerre, Emmanuel poursuivra dans la même voie: Jours de Colère (1942), Le Poète et son Christ (1942), La Liberté guide nos Pas (1945). Par la suite, le poète ne manquera pas de motifs pour s'insurger contre la «défiguration» de l'homme: dans le surabondant Babel (1951) qu'il considérait comme son grand oeuvre, puis Visage Nuage (1956), Versant de l'Age (1958). Pourtant, dès 1944, Emmanuel s'était trouvé une autre voix dans les poèmes en demi-teinte qui, tels des havres de réflexion, alternent avec les oeuvres plus tapageuses (Chanson du Dé à coudre, 1947, Evangéliaire, 1961, La Nouvelle Naissance 1964).
EMMANUEL Pierre
[Noël Mathieu]
1916-1984
Né à Gan, Pyrénées-Atlantiques. Il est avant tout poète. Et célèbre comme tel à l’âge de vingt-deux ans : Le Christ au tombeau (1938) et, surtout, Le Tombeau d’Orphée (1941), Le Poète fou (1944). Dès son premier livre, il change son nom en Pierre Emmanuel, qui deviendra son nom patronymique. Mais, comme l’indiquent ses deux livres de début, il est et sera longtemps partagé entre les deux ferveurs chrétienne et païenne (si ce n’est, parfois, entre la veine théologique et la veine érotique). Une brève parenthèse, la Résistance et la Libération. Ce seront alors (bien à tort, sans doute) ses recueils les plus retentissants : Combats avec tes défenseurs (1941), Jours de colère (1942), La liberté guide nos pas (1945). Mais très vite il va rompre tout dialogue avec ses amis marxistes, pour revenir à son dialogue harcelant, douloureux, avec lui-même. Et c’est peut-être là que se situent les points culminants de son œuvre : Le Goût de L’Un (1963), Sophia (1973), Una ou la Mort la Vie (1978). De brèves rémissions de ses crises mystiques nous apporteront en toute logique des vers courts : Chansons du dé à coudre (1947), Évangéliaire (1961), La Nouvelle Naissance (1964). Ou parfois encore, ses interrogations conjuguées sur son insoluble dualité et sur ses transpositions possibles dans le registre le plus « élevé », selon lui - celui de l’écriture (langage, très sûre assise, dit-il dans Babel, 1952, ouvrage qu’il veut l’épopée spirituelle de l’âme) -, s’élèvent jusqu’à une tout autre interrogation, cette fois : sur les problèmes immédiats des hommes. Par exemple, Pour une politique de la culture (1971), La Révolution parallèle (1975). À la fin de sa vie, en 1983, il eut l’idée de reprendre et de terminer une œuvre antérieure (Car enfin je vous aime), qui l’avait longtemps préoccupé.
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