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Émaux et camées de Théophile GAUTIER

Émaux et camées de Théophile GAUTIER, 1852, Poésie/Gallimard.

• Ce recueil de vers comprenait dix-huit poèmes en 1852 et en comptait quarante-sept dans sa dernière forme, en 1872. Gautier s’y est donné pour règle le culte de la beauté loin de l’agitation de l’Histoire (Préface). Le titre choisi, Émaux et camées, traduit ses exigences artistiques, développées plus tard dans la pièce L’Art (1858) destinée à clore le volume dont elle résume l'idée : Tout passe. - L’art robuste / Seul a l’éternité [...].

• Le thème essentiel de Gautier est la beauté plastique du monde, saisie dans ses détails et ses instants privilégiés (fleurs, marbres, jardins, jets d'eau, statues, sourire du printemps, clair de lune) et résumée dans celle de la femme à laquelle il revient constamment (Affinités secrètes, Symphonie en blanc majeur, La Rose thé}. Au beau naturel, il préfère celui qui est mêlé d’artifices, comme le prouvent ses sujets (Variations sur le carnaval de Venise). Il métamorphose la nature avec quelque préciosité (Premier Sourire du printemps). Toutefois, il sait aussi suggérer avec bonheur les harmonies profondes unissant l'âme et la mer (Caerulei oculi, Tristesse en mer).

• Ces poèmes, composés pour la plupart de quatrains d’octosyllabes, rompent avec le lyrisme éloquent jusqu’alors pratiqué par les romantiques. Ils répondent en cela à l’idéal de l'art pour l’art que choisiront les parnassiens, mais ouvrent également la voie aux recherches d’harmonies auxquelles se plairont Verlaine et les symbolistes.

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