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ÉGALITÉ

ÉGALITÉ (lat. de aequare, aplanir, rendre égal à )
Math. Caractère des grandeurs ou quantités substituables l'une à l'autre.
Dr. L'égalité de droit ou juridique est le principe selon lequel tous les individu quelles que soient leurs particularités empiriques (naturelles ou culturelles) sont égaux devant la loi. Ainsi, l'identité des droits se fonde sur une identité ontologique entre les hommes (tous les hommes ont la faculté de penser) qui transcende les différences naturelles (sexe, force…) et culturelles (religion, langue…). L'égalité de droit ne se fonde pas sur une égalité de fait : être égal en droit n'est pas être identique en fait. Ce principe suppose une conception universaliste du droit.
Tous les hommes en tant qu'hommes se valent : ils ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. personne.
Pol. L'égalité politique est le principe selon lequel « tous les citoyens sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics selon leur capacité » (Déclaration des droits de l'Homme, 1789). Les seules différences reconnues ne sont pas celles dont on hérite mais celles qu'on mérite.
Soc. L'égalité sociale est le principe selon lequel les avantages sociaux sont répartis en proportion des mérites. Il s'agit de légitimer les différences, non de les nier.
On aurait tort de confondre égalité et identité. Ainsi que le note François Jacob dans La Logique du vivant, l'identité «réfère aux qualités physiques ou mentales des individus», tandis que l'égalité se rapporte leurs droits sociaux et juridiques. La première relève de la biologie et de l'éducation; la seconde de la morale et de la politique».
L'égalité devant la loi est une institution politique et juridique. Chaque être humain a les mêmes droits aux yeux de la loi. De fait, ce principe, aussi noble soit-il, n'a jamais été respecté. Même la loi, celui qui est plus intelligent, rusé, riche, puissant saura la tourner en sa faveur.


[…] Gén. Le sens de l’adjectif latin “directus“, sans courbe, indique d’emblée que le droit est institué pour se conformer à une règle, voire rectifier, corriger les relations entre les hommes. Ainsi, le droit qui dit ce qui doit être s’oppose d’abord au fait (ce qui est). Il est dans l’essence du droit de s’instituer contre le fait.Droit positif. Le droit positif est l’ensemble des règles définissant ce qui est légal, permis, et illégal, interdit, dans une société donnée. L’institution du droit positif signale la disjonction de la puissance matérielle (capacité de faire) et du pouvoir formel (droit de faire) ; nul n’est autorisé à faire tout ce qu’il peut faire : nul ne peut tout ce qu’il peut.Droit naturel. Le droit en tant qu’il est simplement positif (posé, établi comme convention) est lui-même un fait de culture. Ainsi, les hommes n’auraient pas tous les mêmes droits. Ce qui est ici illégal serait ailleurs permis. Or, n’existe-t-il pas un droit supérieur à toute convention positive qui résulte de la nature de l’homme ? On appelle, en effet, droit naturel non pas le droit existant naturellement, mais le droit qui met en évidence la vraie nature du droit : énoncer ce qui doit être pour tous les hommes, autrement dit corriger le fait aussi bien culturel que naturel. Ce droit idéal signale la disjonction toujours possible entre ce qui est légal et ce qui est légitime. Une loi n’est pas forcément juste ; elle ne l’est qu’en rendant légal ce qui est légitime et illégal ce qui est illégitime. Est légitime « ce que tout homme peut faire également » quelles que soient ses particularités naturelles (force, sexe) et culturelles (nationalité, religion). Par droit naturel, il faut donc entendre droit rationnel : l’identité des droits est fondée sur une identité ontologique des hommes (tous les hommes ont la faculté de penser) et non sur une identité naturelle ou culturelle. Ainsi, on peut opposer la conception universaliste du droit naturel ou rationnel aux conceptions naturalistes et culturalistes des racistes. Voir égalité. […]