Edgardo COZARINSKY
Le long métrage qu’il a réalisé en Argentine {Points de suspension) témoigne de son engagement politique en même temps que de ses influences culturelles européennes: les ombres de Godard et de Pasolini sont en effet très sensibles dans ce portrait d’un bien étrange prêtre de gauche qui mourra dans un terrain vague de ses tendances homosexuelles. Immigré en France à partir de 1974, Edgardo Cozarinsky trouve l’aide de l’INA pour réaliser d’abord une sorte de thriller à la fois fantastique et parodique, plein de clins d’œil cinéphiliques (Les Apprentis sorciers). L’ambiguïté de La Guerre d’un seul homme a beaucoup dérouté la critique, qui s’interrogea sur le sens précis de ce montage de documents sur l’Occupation accompagnés d’extraits des Journaux parisiens de l’écrivain allemand Ernst Jünger, alors officier en France. Son illustration d’un ancien entretien filmé avec Cocteau constitue par contre un document d’histoire littéraire solide et clair.