Économie de l'offre
Cette théorie analyse avec précision les déterminants de la production du côté de l'offre, et pas uniquement de la demande. (Elle s'érige contre les principales recommandations du courant keynésien). Pour sa part, l'école de l'offre insiste donc sur le rôle de la rentabilité dans les décisions de production et d'investissement. Cette théorie a été appliquée dans la politique économique des États-Unis et de la Grande-Bretagne dans les années 1980. Mais, aujourd'hui, on ne peut pas affirmer que toute offre crée sa propre demande (selon la formule de l'économiste français J.-B. Say, 1767-1832) au mépris des acquis de quelques décennies de théories monétaires et de la macroéconomie. Les études empiriques ne prouvent pas que les économies avancées auraient le seuil au-delà duquel l'imposition devient contre-productive. Souvent on résume cette théorie d'une manière caricaturale dans une phrase : trop d'impôt tue l'impôt, c'est-à-dire un taux d'imposition trop élevé décourage l'investissement et l'activité. L'expérience montre qu'une réduction des taux d'imposition est loin de stimuler le total des rentrées fiscales, contrairement à la recette que proposaient des économistes tel que A. Laffer. Cette théorie s'inscrit dans la mouvance classique et néoclassique. Le mécanisme théorique de cette politique économique peut être résumé comme suit : 1. La réduction du taux d'imposition encourage l'épargne des individus par l'augmentation des rapports des actifs possédés par les individus. Cette épargne accrue se traduit par des taux d'intérêt plus bas et des investissements plus forts. 2. La réduction des taux d'imposition des entreprises ou des mesures similaires, comme, par exemple, l'augmentation des réductions d'impôts à titre de dépréciation, augmentent directement les investissements par l'augmentation du taux de rapport moyen après l'impôt. 3. Un investissement plus élevé provoque un accroissement de la productivité, ce qui signifie que plus de biens et de services peuvent être obtenus par unité de facteur de production (unit of input). Il en résulte que le coût unitaire n'augmente pas aussi rapidement, et l'inflation se trouve ralentie. 4. Le transfert des ressources du secteur public au secteur privé augmente le taux de croissance global en productivité, puisque les gains de productivité du secteur public sont faibles ou inexistants. 5. La croissance plus rapide de la productivité permet d'obtenir la capacité nécessaire pour produire les biens et services supplémentaires qui sont demandés du fait de la baisse des impôts, ce qui conduit à une croissance équilibrée sans pénurie. 6. La diminution des taux d'imposition se traduit par des exigences plus modestes de l'augmentation des salaires, puisque le revenu réel a augmenté par le fait de la diminution de l'impôt, et les travailleurs ne souffrent pas d'une perte de revenu réel, étant portés dans une tranche d'impôt supérieure. 7. Une inflation modérée conduit à un accroissement de revenu réellement disponible, et par conséquent entraîne l'augmentation de production, consommation et emploi. 8. La baisse des taux d'imposition améliore l'effort et l'incitation au travail, ce qui provoque l'accroissement de la qualité et de la quantité de travail fournies. Cela, à son tour, augmente la capacité de production et de plus contribue ainsi au ralentissement du taux d'inflation. 9. Le taux d'inflation plus faible entraîne un accroissement des exportations nettes, qui renforce la valeur de la monnaie. Cela conduit à la réduction de l'inflation parce que les biens importés bénéficient d'une baisse des prix. 10. L'augmentation des capacités (de production) permet également la production d'une plus grande quantité de biens pour l'exportation ainsi que la prospérité de consommation intérieure, ce qui contribue à un renforcement supplémentaire de la monnaie nationale et à une moindre inflation importée.
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