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École de la régulation

Depuis le milieu des années 1970, un ensemble de chercheurs français a développé, à l'aide d'instruments à la fois marxiste et keynésien, des perspectives d'interprétation de la crise actuelle qui ne forment pas un tout unifié mais sont regroupées sous le label « théories de la régulation » (ou « théories du rapport salarial »). Au cœur de ces argumentations : - affirmation d'une discontinuité essentielle dans les processus économiques capitalistes ; - mise en œuvre d'une convergence entre des courants de pensée et d'analyse initialement très différents les uns des autres. L'école française de la régulation est née autour du CEPREMAP et de l'INSEE (Aglietta, Boyer, Lipietz, Mistral, parmi d'autres). A ce noyau dur d'inspirateurs légitimes viendront s'adjoindre des chercheurs développant des thématiques connexes (Coriat, Billau-dot, etc.). Un « père fondateur » peut être trouvé en la personne de Michel Aglietta, dont le livre Régulation et crises du capitalisme (1976, réédition 1997) a été considéré comme le coup d'envoi de ces travaux. Les approches de la régulation explorent les structures, les institutions et les transformations des économies et des sociétés contemporaines. Les idées centrales émergent autour de trois concepts centraux : régimes d'accumulations, modes de régulations et formes institutionnelles. (Ces concepts sont développés d'une manière synthétique dans une analyse critique de R. Boyer, La théorie de la régulation, 1986, La Découverte.) Le périodique L'Année de la Régulation publie annuellement les résultats des recherches récentes, et les chercheurs se sont regroupés dans l'association Recherche et Régulation. L'école de la régulation se distingue par une synthèse originale qui fait du rapport salarial une institution centrale de la vie économique ; de plus, cette pensée se combine à une étude de l'ensemble de la vie économique en posant la question clé de la contrainte monétaire qui agit de façon diverse selon la nature de la concurrence. L'école française a trouvé également un large écho international. Les applications spatiales sont réalisées par des géographes Anglo-Saxons comme M. Dunford, D. Harvey, A. J. Scott, E. Swyngedouw et en France par G. Benko.

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