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ÉCLECTISME

ÉCLECTISME. n.m. ♦ 1° Sens strict. École philosophique peu systématique dont la méthode consiste à accueillir dans différentes doctrines ce qui ne suscite pas d’objection et paraît éclairant. Ce fut, en particulier, dans l’antiquité, l’école de Potamon d’Alexandrie, et au XIXe siècle, celle de Victor Cousin (1792-1867). L’éclectisme ne consiste pas à constituer des mélanges disparates, des «habits d’Arlequin». Diderot, dans l'Encyclopédie, l’appréciait comme une manifestation de «tolérance». Cousin a souligné ce que sa position implique de discernement, de connaissance de l’histoire de la pensée, et de capacité d’analyse. Cependant, on reproche fréquemment à l’éclectisme son hétérogénéité. ♦ 2° En un sens plus large, l’éclectisme est une attitude de l’esprit et de la sensibilité qui se caractérise par une grande ouverture, peut-être une absence d’idée directrice, d’où une grande diversité dans les lectures, les prises de position, les goûts. Il convient de réserver le mot de syncrétisme pour désigner une prise en compte, faite sans esprit critique, de doctrines différentes.

ÉCLECTISME

Méthode consistant à réunir des thèses empruntées à différents systèmes en négligeant ce qu’ils présentent d’incompatible. Elle fait l’objet de débats dès la fin du XVIIe siècle en Allemagne, mais Diderot s’y montre favorable dans un article de l’Encyclopédie. ♦ Historiquement, deux écoles se sont affirmées éclectiques. Dans l’Antiquité, celle de Potamon d’Alexandrie, qui cherchait à concilier Platon et Aristote. Pour la période moderne, celle de Victor Cousin - d’ailleurs inspirée d’un certain hégélianisme - présente initialement l’éclectisme comme une doctrine pour laquelle la vérité s’obtient par l’étude historique des différentes philosophies. Il s’agit alors de conserver les vérités partielles, considérées comme préexistantes dans l’esprit humain, pour les faire apprécier par le sens commun et en opérer la synthèse. La faiblesse de ce « système » résidait dans l’absence de tout critérium précis de vérité. À la fin de sa vie, Cousin fera, plus modestement, de l’éclectisme une manifestation de l’esprit de tolérance dans la philosophie. De nos jours, le mot est fréquemment utilisé avec une nuance péjorative, pour désigner une pensée superficielle ou dépourvue de cohérence.

éclectisme (du gr. eklegein, choisir), méthode qui consiste à emprunter à plusieurs doctrines différentes des principes que l'on fond en un système unique. — C'est aussi le nom d'une école philosophique fondée au XIXe siècle par Victor Cousin, et qui considérait que tous les systèmes philosophiques se ramènent à quatre formes fondamentales (l'idéalisme, le sensualisme, le scepticisme, le mysticisme), le système par excellence, l'éclectisme, consistant à retenir l'aspect positif de chacune de ces formes. Taine et Renouvier ont reproché à Victor Cousin de ne fonder ce partage entre le bon grain et l'ivraie sur aucun critérium précis. L'éclectisme a pris aujourd'hui une certaine nuance péjorative, et il évoque une pensée superficielle et opportuniste.

ÉCLECTIQUE (adj et n.) 1. — (Stricto) Terme utilisé par D. Laerce pour caractériser la doctrine de Potamon d’Alexandrie, qui choisissait ce qui lui plaisait dans les doctrines des autres sectes ; au XIXe siècle, Victor Cousin reprend le terme pour désigner sa doctrine. 2. — (Lato) Désigne toute doctrine qui emprunte à plusieurs autres ( # syncrétisme).

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